Des paroles aux actes : Greenpeace demande la mise en place d’un moratoire sur l’exploitation minière des fonds marins à l’AIFM

 

La 3ème Conférence des Nations unies sur l’Océan (Unoc), qui s’est tenue à Nice en juin, a été l’occasion d’une mobilisation générale contre l’exploitation minière des grands fonds marins. Désormais, 37 pays soutiennent un moratoire de précaution contre le démarrage de cette industrie. Ces efforts doivent être poursuivis et concrétisés dès aujourd’hui, alors que s’ouvre la 30ème session de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM). Cette réunion est cruciale, l’entreprise canadienne The Metals Company (TMC) ayant déposé auprès des États-Unis la première demande d’exploitation des fonds marins dans les eaux internationales, tentant ainsi de s’affranchir du processus de régulation existant.

Pour François Chartier, chargé de campagne Océans chez Greenpeace France : 

« Après le sommet des Nations unies de juin, il s’agit désormais de transformer l’essai en négociant l’application concrète d’un moratoire ou d’une pause de précaution sur l’exploitation minière des fonds marins. D’abord parce qu’il en va de la protection la plus élémentaire des fonds marins, mais aussi afin d’opposer la plus grande fermeté à l’égard de celles et ceux qui dénigrent les fondements du droit international. »

Le mois dernier à Nice, la France a réaffirmé une position ambitieuse pour protéger les grands fonds : l’ambassadeur français pour les océans, Olivier Poivre d’Arvor, a ainsi prévenu que toute exploitation des fonds marins qui serait faite en dehors du cadre posé par l’AIFM serait illégale. Le président Emmanuel Macron a quant à lui été ferme sur le fait qu’en tant que patrimoine commun de l’humanité, « l’océan n’est pas à vendre ». La même mise en garde a été reprise par le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, selon lequel « les profondeurs marines ne peuvent pas devenir le far west ».
Enfin, lors de la réunion des ministres à Vigo (Espagne) le 26 juin dernier, les États membres de la Convention pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est (Convention Ospar) ont clairement défendu le multilatéralisme en rejetant fermement le soutien de Donald Trump à TMC, en contradiction avec le droit international de la mer.

Greenpeace appelle les États membres de l’AIFM à soutenir l’adoption d’un moratoire ou d’une pause de précaution sur l’exploitation des grands fonds. La France doit maintenant aller plus loin en formulant des propositions concrètes et mettre en œuvre tous ses efforts diplomatiques pour mobiliser d’autres pays en vue d’obtenir un nombre de soutiens suffisants.

Source : Green peace