Deep sea mining : l’extraction sous-marine est-elle le nouveau front des firmes techs ?
16 mai 2025
16 mai 2025
Sur fond de tensions économiques mondiales, un nouveau front se dessine, celui du deep sea mining. Car la pénurie possible de certains minerais pousse certains pays à regarder du côté de l’exploitation minière des grands fonds marins. Mais cette activité émergente suscite autant d’espoirs économiques que de controverses écologiques.
Peu connu du grand public le deep sea mining désigne l’extraction de minéraux et de métaux précieux situés sur le plancher océanique, généralement à des profondeurs supérieures à 1 000 mètres. En effet, les fonds marins des zones abyssales s’étendent à plusieurs kilomètres sous la surface des océans, formant de vastes plaines immergées encore largement inexplorées.
Mais leur accès, extrêmement difficile en raison de la pression, de l’obscurité totale et de l’éloignement, a longtemps freiné toute étude approfondie. Pourtant, ces milieux hostiles abritent une biodiversité exceptionnelle, composée d’espèces souvent endémiques et encore inconnues de la science.
À l’heure de la transition énergétique et numérique, la demande mondiale en métaux critiques explose. Chaque smartphone, batterie de voiture électrique, ordinateur ou panneau solaire dépend de ressources comme le nickel, le cobalt, le cuivre ou le manganèse. Ces éléments, indispensables à la fabrication des batteries et des composants électroniques, se raréfient à la surface du globe, ou sont concentrés dans quelques pays.
Face à cette tension sur les ressources, l’océan profond apparaît désormais comme un nouveau territoire à conquérir. Les plaines abyssales renferment des gisements considérables sous forme de nodules polymétalliques, de sulfures hydrothermaux ou d’encroûtements cobaltifères, attirant l’intérêt croissant de grandes entreprises minières et de puissances étatiques. Pour beaucoup, ces zones représentent le prochain Eldorado des matières premières, au risque de bouleverser des écosystèmes encore largement méconnus.
L’exploitation commerciale n’a pas encore commencé, mais des permis d’exploration ont été accordés, principalement par l’Autorité internationale des fonds marins (ISA), un organe dépendant de l’ONU.
Ainsi, plus de trente contrats d’exploration ont été délivrés à des entreprises et États (dont la Chine, le Japon, la France, la Russie et des consortiums privés). Un moratoire ou une pause réglementaire est réclamé par plusieurs pays et ONG, faute d’étude d’impact environnemental fiable.
Enfin, il est question d’un Code minier des fonds marins, qui encadrera l’exploitation, mais celui-ci est toujours en discussion. Et son élaboration semple compliquée à mettre en oeuvre.
De leur côté, les USA font une nouvelle fois parler d’eux. En effet, il y a quelques jours, Donald Trump a une nouvelle fois ignoré les normes internationales et a autorisé l’exploitation minière en haute mer dans les eaux nationales et au-delà. Privé des ressources chinoises, il vise tout particulièrement ces nodules des mers profonds riches en minéraux et autres matériaux.
Bien évidemment, la Chine a réagit violemment en dénonçant une violation du droit international (ironie quand tu nous tiens…). De même que le reste du monde, à commencer par les organisations écologiques qui craignent un pillage et une destruction massive des fonds marins.