Dans le Canal du Mozambique, comment mieux anticiper la distribution des espèces marines grâce à la modélisation physico-biogéochimique?
26 mars 2025
26 mars 2025
Le Canal du Mozambique est un corridor océanique stratégique, reliant les écosystèmes côtiers de Madagascar et du Mozambique. Sa dynamique océanique influence directement la biogéochimie (transport et transformation d’éléments chimiques comme les nutriments ou la chlorophylle) de la région et donc les écosystèmes marins.
L’avatar du site régional devra ainsi intégrer une modélisation des processus océaniques pour anticiper les variations écologiques des grands pélagiques comme le thon.
Le Canal du Mozambique est une zone océanique complexe, dominée par des grands anneaux anticycloniques. Ces structures tourbillonnaires, pouvant atteindre 200 km de diamètre et 2 km de profondeur, génèrent des courants puissants (1 à 2 m/s). Elles influencent fortement la biogéochimie de la région, notamment en modulant la distribution des nutriments. Elles impactent donc les écosystèmes marins (Malauene et al, 2024 ; Penven et al, 2025). Les processus en jeu sont :
Figure extraite de Penven et al, 2025: Concentration en chlorophylle (mg.m-3) et hauteur de surface de la mer (1 contour rouge/10 cm) pour le 16 avril 2022. Un filament (F1) de chlorophylle renforcée et d’eaux côtières est balayé vers le large par les interactions de R1 avec le banc de Sofala. Un autre filament a été capturé précédemment par C1 et s’enroule en spirale dans le cœur du tourbillon.Figures extraites de Hancke et al., 2013 : Trajectoire du flotteur dérivant 71201 superposée aux anomalies du niveau de la mer (cm)Figures extraites de Hancke et al., 2013 : Trajectoires de flotteurs dérivants entre le courant Est de Madagascar et les côtes mozambicaines.Figure extraite de Drouet, 2020 : Schéma de la pompe biologique du carbone dans les océans (d’après Herndl and Reinthaler, 2013)
Ce 25 mars, Aline Arens présente le sujet de sa thèse qu’elle a démarré en novembre 2024 au sein de BRIDGES AVATAR (cofinancement de l’UBO). Cette thèse vise à mieux comprendre les flux biogéochimiques dans le Canal du Mozambique.
Elle développe des simulations numériques à haute résolution utilisant le modèle CROCO-PISCES, qui permet de coupler dynamique océanique et processus biogéochimiques. Ces simulations sont calibrées à l’aide de données in situ et satellitaires. Sa recherche porte sur plusieurs aspects :
Ces travaux fourniront des informations clés pour l’avatar numérique régional développé dans BRIDGES AVATAR.
Directeurs de thèse : P. Penven (HDR), F. Chenillat, S. Pous, F. Nehama, B. Malauene