Crise du transport maritime en mer Rouge : Tesla et Volvo suspendent leur production en Europe

 

Les constructeurs automobiles Tesla et Volvo ont annoncé suspendre une partie de leur production en Europe en raison de retards d’approvisionnement. Les attaques contre des navires en mer Rouge ralentissent l’acheminement de pièces détachées asiatiques dans les usines européennes.

La multiplication des attaques en mer Rouge perturbe la production d’automobiles. Le constructeur Tesla a annoncé jeudi 11 janvier que sa production serait suspendue pendant deux semaines dans son usine européenne de Grünheide (Allemagne) entre le 29 janvier et le 11 février. L’entreprise n’a pas précisé quels composants ont été retardés à l’usine, où elle assemble des véhicules électriques destinés à être vendus en Europe.

L’usine de Volvo à Gand (Belgique) va également être fermée pendant trois jours durant la semaine du 15 janvier faute de boîtes de vitesses, dont la livraison a pris du retard à cause de  réajustements dans les voies maritimes , a indiqué le constructeur sino-suédois vendredi 12 janvier.

Les attaques contre les navires de transport se sont multipliées au cours des dernières semaines entre l’Afrique et le Yémen, près du détroit qui donne accès à la mer Rouge depuis l’Asie, poussant des armateurs à contourner la zone. Pour éviter les risques d’attaque par les rebelles Houthis, les porte-conteneurs doivent emprunter un itinéraire alternatif autour du cap sud-africain de Bonne-Espérance, beaucoup plus long et coûteux. Le voyage entre l’Asie et l’Europe est rallongé de 10 à 20 jours.

 

Des pièces envoyées par avion

 

 L’allongement considérable des temps de transport crée un vide dans les chaînes d’approvisionnement , écrit Tesla dans un communiqué. « Les conflits armés en mer Rouge et le déplacement des routes de transport entre l’Europe et l’Asie via le cap de Bonne-Espérance ont également des répercussions sur la production à Grünheide  , explique le constructeur américain, assurant que la production reprendra dans son intégralité à partir du 12 février.

Le groupe Stellantis (Peugeot, Fiat, Opel), deuxième producteur européen, n’a relevé quant à lui  presque aucun impact sur sa production . Mais il a indiqué avoir pris des mesures exceptionnelles pour éviter les arrêts de production, en envoyant certaines pièces stratégiques par avion depuis l’Asie.

Tous les constructeurs ne sont pas touchés pour le moment précise l’AFP : Toyota France a indiqué que la situation restait  fluide  dans son usine de Valenciennes (Nord de la France) tout comme Hyundai dans son usine tchèque de Nosovice. Dans l’usine Renault de Cléon (Normandie), la suspension de l’assemblage de moteurs pendant deux demi-journées cette semaine a d’abord été attribuée aux attaques en mer Rouge, puis à un problème d’approvisionnement plus classique avec un fournisseur.

Tous constructeurs confondus, de nombreuses pièces nécessaires à l’assemblage des voitures sont importées d’Asie et notamment de Chine. Pour ajouter aux problèmes logistiques qui entravent le commerce, les faibles niveaux d’eau dus à la sécheresse ont réduit les traversées du canal de Panama, une autre voie commerciale maritime essentielle.

Source: Le Marin