Côte d’Ivoire: l’expérience encore timide du recyclage des déchets plastiques

 

La journée mondiale de l’environnement est célébrée cette année en Côte d’Ivoire. L’accent est mis sur la sensibilisation autour des déchets plastiques. Abidjan, la capitale économique, compte quelques start-up qui ont mis en place un système de collecte auprès des habitants et de recyclage des déchets plastiques.

Ce matin, dans la commune de Yopougon, plusieurs femmes portent à bout de bras des grands sacs remplis de bouteilles en plastique vides. Eugénie Konan est responsable d’un site de collecte. Elle inspecte et pèse chaque sac, avant de déterminer la valeur des déchets :« Je vérifie. Ça c’est effectivement des matières que je recherche, je pèse… Ici, il y a deux kilos. On trie et puis on prend ce qui nous arrange, le reste, on le rend ».

L’entreprise achète ses plastiques à 50 Francs CFA le kilo. C’est une source de motivation pour Bernadette, la cinquantaine, qui a fait de cette activité une profession : elle repère, collecte et trie chaque jour les déchets plastiques de son quartier. « Je me déplace moi-même, je collecte les déchets dans certains endroits comme les maquis, les restaurants etc. J’arrive à gérer mon quotidien et à éponger certaines dépenses », affirme Bernadette.

Ces bouteilles en plastique sont ensuite compactées et acheminées sous forme de « balles de plastique » dans l’usine de Recyplast, une start-up créée en 2019. Chaque année, cette entreprise collecte 2 000 tonnes de déchets en plastique. Pierre Gagas est chargé de programme chez Recyplast : « Tous les plastiques qui arrivent à l’usine sont pesés puis broyés. Après ces étapes, on lave les déchets plastique et il y a une catégorie de plastique que l’on peut valoriser qui est transformée et vendue localement. Tous les autres plastiques de type PET, c’est-à-dire les bouteilles de soda, d’huile, sont broyés et vendus à l’export. »

Au-delà de cette activité, cette entreprise tente, à son échelle, d’inculquer à travers la collecte de déchets plastique, une culture de la préservation de l’environnement auprès des populations. Pour Abdoul Karim Bakayoko, le responsable de l’approvisionnement, « au-delà de l’aspect financier, l’entrepreneur peut lui-même motiver les particuliers à ne plus jeter leurs déchets plastique, les motiver à trier pour les revendre. »

Près de 400 000 tonnes de déchets plastique sont générées dans tout le pays chaque année. Et moins de 10% de ces déchets sont recyclés par de petites entreprises.

Source: rfi