Conférence sur l’océan : à Nice, l’ONU veut transformer l’urgence en action
30 mai 2025
30 mai 2025
Sur les rives de la Méditerranée, le monde se donne rendez-vous pour sauver le milieu marin. Du 9 au 13 juin, la troisième Conférence des Nations Unies sur l’océan réunira chefs d’État, scientifiques, ONG et entreprises autour d’un même objectif : enrayer l’effondrement silencieux du plus vaste — et sans doute le plus vital — écosystème de la planète.
L’océan suffoque. Températures en hausse, acidification galopante, érosion de la biodiversité, invasion plastique, pêche prédatrice : le « système de survie de notre planète vacille », selon les mots de Li Junhua, le Secrétaire général du futur sommet, qui aura lieu à Nice, dans le sud de la France.
Mais l’histoire n’est pas encore écrite. « L’avenir de l’océan sera façonné par les décisions et les actions que nous prendrons », a affirmé mardi M. Li, lors d’un point de presse au siège de l’ONU, à New York.
Aux yeux du haut responsable, la troisième Conférence de l’ONU sur l’océan, autrement appelée UNOC 3, ne doit pas être « une énième réunion » internationale. « Nous espérons qu’elle constituera une occasion déterminante pour accélérer l’action et mobiliser l’intégralité des parties prenantes, tous secteurs et frontières confondus ».
Plus de 50 chefs d’État et de gouvernement sont attendus sur la Côte d’Azur, aux côtés de 1.500 délégués issus de près de 200 pays. Au programme, 10 réunions plénières, 10 tables rondes thématiques, une zone bleue réservée aux délégations officielles et une série de forums parallèles accompagneront ces cinq jours de négociations.
Pour la France, pays hôte de la conférence aux côtés du Costa Rica, l’enjeu est clair : faire de Nice un jalon historique. « Il s’agit d’une urgence », a déclaré Jérôme Bonnafont, Représentant permanent de la France auprès de l’ONU, lors de la conférence de presse. « Une urgence écologique : nous assistons à la dégradation de la qualité des océans en tant qu’environnement, en tant que réservoir de biodiversité, en tant que puits de carbone ».
La France souhaite faire de cette conférence un tournant. « L’objectif est de produire un “accord de Nice” favorable à l’océan, tout comme l’accord de Paris l’a été pour le climat », a souligné M. Bonnafont. Cet accord prendra la forme d’un Plan d’action de Nice pour l’océan, une déclaration « concise et orientée vers l’action », selon Li Junhua, accompagnée d’engagements volontaires renouvelés.
L’ambition hexagonale repose sur huit axes clairs : l’entrée en vigueur rapide du Traité des Nations Unies sur la haute mer, plus connu sous le nom de BBNJ — Biodiversity Beyond National Jurisdiction — un accord conclu en 2023 pour préserver la vie marine dans les eaux internationales ; des avancées sur un futur accord de pêche durable ; la protection de 30 % des océans d’ici à 2030 ; un plan de décarbonation du transport maritime ; des progrès sur un futur accord mondial contre la pollution plastique ; un financement accru de l’économie bleue ; la valorisation de l’action locale ; et le renforcement de la coopération scientifique.