Comment les satellites européens surveillent nos océans menacés
4 juillet 2025
4 juillet 2025
« Il est essentiel de fournir les données aux décideurs et aux scientifiques », explique Simonetta Cheli, directrice des programmes d’observation de la Terre à l’Agence spatiale européenne.
« La surveillance des océans depuis l’espace est très importante pour comprendre l’impact que le réchauffement climatique peut avoir sur notre monde », explique Simonetta Cheli*, directrice des programmes d’observation de la Terre à l’Agence spatiale européenne (European Space Agency, ESA).
« Les océans représentent 30 % de la possibilité d’absorption du CO2 », ajoute-t-elle, estimant qu’il est « essentiel de fournir les données aux décideurs et aux scientifiques pour prévoir les phénomènes extrêmes de météorologie ». Nous l’avons rencontrée à l’occasion du congrès scientifique One Ocean Science Congress, dont Le Point était partenaire et qui s’est déroulé à Nice du 3 au 6 juin, en amont de la conférence de l’ONU sur les océans (Unoc3).
L’action de l’ESA pour l’observation de la Terre et la protection des océans s’articule d’abord autour du programme Copernicus, considéré comme le plus important au monde. Fruit d’une collaboration entre l’Union européenne et l’ESA, il déploie une flotte de satellites Sentinel, chacun ayant des missions spécifiques pour surveiller notre planète.
Parmi eux, Sentinel-3 joue un rôle particulièrement crucial dans la surveillance des océans en embarquant plusieurs instruments complémentaires. Il est capable de mesurer avec précision la température de surface des mers, d’analyser leur topographie et d’étudier la couleur des océans, un indicateur important de leur santé écologique.
Ces données sont essentielles pour comprendre les dynamiques océaniques et leurs évolutions face au changement climatique. Sentinel-1 peut, pour sa part, voir les nappes de pétrole sous la mer, et Sentinel-2 peut surveiller les algues, cruciales pour les écosystèmes marins. Avec ses altimètres embarqués, Sentinel-6C peut mesurer l’accélération de la hausse du niveau des mers.
Ces informations sont essentielles pour la prévision océanique, la surveillance environnementale et le suivi du changement climatique. Elles permettent également une surveillance précise des zones côtières, particulièrement vulnérables aux changements environnementaux.
À Découvrir Le Kangourou du jour Répondre Cette infrastructure de surveillance représente une contribution majeure de l’Europe à la compréhension et à la protection des océans. En fournissant des données précises et régulières sur l’état de nos océans, l’ESA permet aux scientifiques de mieux comprendre les dynamiques océaniques et aux décideurs de prendre des mesures éclairées pour la protection de ces écosystèmes essentiels à la vie sur Terre.
*Née à Sienne en Italie, Simonetta Cheli a étudié le droit et l’économie à l’université Yale aux États-Unis, avant d’obtenir un diplôme en sciences politiques avec une thèse sur le droit international des télécommunications par satellite. Elle travaille à l’ESA depuis plus de trente ans, où elle a occupé différents postes tant au siège à Paris qu’au centre Esrin (European Space Research Institute).