Ce club de foot va jouer avec un maillot… fabriqué avec des algues

 

Le Bétis Séville, club de première division espagnole, va jouer un match mi-février en portant un maillot fabriqué en partie avec des algues. Le but : sensibiliser sur la prolifération d’une algue asiatique qui envahit le littoral méditerranéen.

Le club espagnol du Betis Séville, grand concurrent du FC Séville, a lancé début février un nouveau maillot fabriqué à partir d’une algue invasive afin de sensibiliser le public à la crise écologique qui sévit sur la côte andalouse. Ce maillot est fabriqué à partir de plastique recyclé récolté en mer et d’un tissu créé à partir d’algue brune. Baptisée Rugulopteryx okamurae, cette algue s’est rapidement répandue en Méditerranée, affectant la biodiversité, la pêche et le tourisme, et son élimination s’avère coûteuse.

Le Betis, qui a présenté le maillot à Tarifa, une ville particulièrement touchée par le problème, le portera le 16 février contre la Real Sociedad en Liga.

« La présence d’algues invasives sur nos côtes détruit notre écosystème. Pour y faire face, le premier maillot fabriqué avec des fibres créées à partir de ces algues est né », a écrit le Betis dans un message publié sur les réseaux sociaux. Le club, connu en France pour avoir accueilli le milieu de terrain Nabil Fekir de 2019 à 2024, est aussi réputé pour son engagement en faveur de l’écologie.

En 2019, le club sévillan était devenu le premier club de football à intégrer l’initiative des Nations Unies « Climate Neutral Now » (que l’on pourrait traduire par « neutralité climat immédiate »). En 2021, un an avant la polémique autour du PSG et de ses trajets en jets privés, le club espagnol avait fait de l’opérateur national de train Renfe son transporteur officiel.

 

Algue envahissante

 

La biologiste marine Candela Sanchez Atienzar a expliqué à l’Agence France Presse (AFP) que l’algue, originaire du Pacifique Nord, était probablement arrivée dans les eaux espagnoles en 2015 avant se répandre « de manière incontrôlée ».

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« Nous avons appris que l’algue asiatique envahissante causait de nombreux problèmes dans tous les secteurs de la région, donc nous voulions profiter de cette situation pour attirer l’attention sur l’importance de prendre soin de nos océans et de nos mers », a résumé à l’AFP Rafael Muela Pastor, directeur de la fondation du Betis.

En France, il existe de nombreux exemples d’utilisation d’algue pour des textiles. Alice Thieffry-Cesari, une trentenaire toulousaine, proposait en 2023 des vêtements fabriqués à 80 % à partir de coton bio et à 20 % de fibres d’algue. Violaine Buet, elle, a ouvert en 2024 un atelier dans le Morbihan pour tisser des algues.

Ses créations ont été exposées à « New York, à Tel Aviv, aux Pays-Bas », racontait-elle à Ouest-France au moment de l’inauguration de son atelier. Une entreprise nantaise, la bien nommée Naoned ( « Nantes », en breton), avait créé un petit « buzz » en 2015, en dévoilant ses montures de lunettes en algues.

Source : Ouest France