Cap de Bonne-Espérance : +89% de fret à mi-2024, depuis les contournements du canal de Suez

 

Les conflits en mer Rouge font chuter le trafic au canal de Suez au profit des ports du cap de Bonne-Espérance. Les flux de navires via cette rangée maritime au Sud de l’Afrique ont augmenté de 89% à la mi-2024.   

A la mi-2024, les expéditions via le cap de Bonne-Espérance (sud de l’Afrique) ont augmenté de 89% selon un rapport de la CNUCED qui indique cette hausse résulte du détournement des tonnages transitant par le golfe d’Aden et le canal de Suez. Ces derniers ont diminué de 76% et 70% respectivement de fin 2023 à fin juin 2024.

Si la situation profite à certains ports de la côte Est de l’Afrique au large de l’océan indien, elle affecte ceux de l’Ouest et du Nord du continent. Au-delà des pertes de revenus du canal de Suez qui a vu ses recettes s’effondrer de 60% de janvier à juillet 2024 selon la SCA, son gestionnaire, les complications en termes les coûts, de délais de livraison et de taxes carbone se multiplient et pèsent sur la chaîne d’approvisionnement mondiale.

Outre le rallongement de 12 jours de trajet en raison du détour opéré par les navires, le taux de fret a augmenté de plus de 100% sur certaines liaisons. Pour la liaison SCFI Shanghai – Afrique de l’Ouest par exemple, le tarif moyen a augmenté de 137% depuis janvier pour atteindre 5 563 USD en juillet 2024, soit son niveau le plus élevé depuis août 2022 selon la CNUCED. 

La taxe carbone sur les routes ralliant l’Europe a aussi grimpé. Une expédition effectuée par un grand porte-conteneurs de 20 000 à 24 000 EVP sur l’itinéraire Extrême-Orient-Europe encourt par exemple 400 000 USD supplémentaires de coûts dans le cadre du système d’échange de quotas d’émission (ETS) de l’Union européenne. Des taxes supplémentaires qui pèseront dans le prix de revient des produits, ce qui traduit en partie la hausse des prix sur le marché et la croissance de l’inflation.

Source: agenceecofin