Canal de Panama : la Chine accentue ses critiques contre l’accord de CK Hutchison et BlackRock
21 mars 2025
21 mars 2025
CK Hutchison a cédé la gestion des ports de Cristobal et de Balboa, situés aux entrées du canal de Panama, à un consortium américain mené par le gestionnaire d’actifs BlackRock.
Le conglomérat hongkongais CK Hutchison subit une pression croissante de la part de Pékin, accusé de trahir les intérêts chinois après avoir cédé à un consortium américain deux ports situés aux entrées du canal de Panama.
Les autorités chinoises ont republié samedi pour la deuxième fois en trois jours de vives critiques formulées par des journaux sur la décision de CK Hutchison il y a une dizaine de jours de vendre deux ports situés près du canal de Panama, sur fond de menaces agitées par le président américain Donald Trump.
CK Hutchison a cédé la gestion des ports de Cristobal et de Balboa, assurée par l’une de ses filières depuis 1997, à un consortium américain mené par le gestionnaire d’actifs BlackRock, qui a prévu de débourser près de 19 milliards de dollars. En vertu de l’accord de principe, le consortium doit mettre la main sur 90% de Hutchison Ports PPC ainsi que sur 80% d’une filiale détenant des ports dans d’autres pays.
Samedi, l’autorité basée à Pékin chargée des affaires de Hong Kong, a republié un éditorial intitulé «les grands entrepreneurs ont toujours été des patriotes exceptionnels». L’article, publié à l’origine dans le journal Ta Kung Pao de Hong Kong, contrôlé par une filiale du bureau de liaison, indique que de nombreux Chinois se demandent «comment des ports si importants peuvent être cédés si facilement à des forces américaines mal intentionnées».
«Si les entrepreneurs ne voient pas la vraie nature des politiciens américains et choisissent de danser avec eux, ils pourront peut-être conclure une méga-affaire et s’enrichir un temps, mais sur le long terme, ils n’auront pas d’avenir et seront méprisés par l’Histoire», fustige l’article. Le même éditorial a été republié dans son intégralité samedi par le le bureau de liaison de Pékin à Hong Kong.
Le cours de l’action de CK Hutchison avait chuté de plus de 6% vendredi après que le bureau de liaison de Pékin à Hong Kong a republié un éditorial demandant au conglomérat «son camp».
Cet article plus ancien avait été publié dans la section des commentaires du Ta Kung Pao de jeudi. Mais le nouvel article publié samedi figurait en comparaison en page 3 du journal, et était annoncé en Une, signe que les critiques s’intensifient.
Le site web du journal a publié dimanche matin trois autres articles d’opinion, tous critiques à l’égard de la vente. À 11h00 locale (3h00 GMT), CK Hutchison n’avait pas répondu aux sollicitations de l’AFP. «Je voudrais insister sur le fait que la transaction est de nature purement commerciale et totalement sans rapport avec les récentes informations de presse en matière politique concernant les ports du Panama», a affirmé début mars Franck Sixt, un responsable de CK Hutchison.
Le conglomérat est l’un des plus importants de Hong Kong, couvrant des secteurs divers: services financiers, distribution, infrastructures, télécommunications, activités portuaires et logistiques, entre autres.