CAMEROUN: otage de chalutiers étrangers, la pêche hauturière ravage la biodiversité
17 mai 2024
17 mai 2024
Le 7 mai 2024, à Douala, s’est tenu un atelier visant à examiner les impacts de la pêche en eaux lointaines sur le Cameroun. Organisé par African Marine Mammal Conservation Organization (Ammco) en collaboration avec CEMLAWS Africa et le ministère camerounais des Pêches et des Industries animales, cet événement a été une étape importante dans la compréhension des défis auxquels est confronté le secteur de la pêche dans le pays.
Le projet, financé par l’ambassade des États-Unis d’Amérique au Ghana, vise à promouvoir la transparence, la responsabilité et les capacités locales pour faire face aux impacts déstabilisants des navires de pêche éloignés étrangers (DWFV) dans le golfe de Guinée et les eaux de la Mauritanie.
Les discussions lors de l’atelier ont révélé des données alarmantes sur les conséquences de la pêche hauturière non réglementée. En moyenne, l’Afrique de l’Ouest perd environ 790 000 tonnes de poisson par an en raison de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN), ce qui entraîne des pertes économiques de plus de 2 milliards de dollars annuellement.
Le Cameroun, en particulier, a été confronté à des sanctions de l’Union européenne (UE) en raison de sa gestion insatisfaisante de la pêche hauturière, recevant un « carton rouge » pour son manque de conformité aux normes internationales. Ces sanctions ont été précédées par un « carton jaune », mettant en lumière les défis persistants auxquels est confronté le pays en matière de gouvernance des ressources marines.
Un aspect clé discuté lors de l’atelier est le concept de « pavillon de complaisance », où les navires étrangers sont enregistrés dans un pays sans vérification adéquate de leurs antécédents en matière de pêche. Cela permet à des navires peu scrupuleux d’échapper à la réglementation et de nuire aux efforts de conservation des ressources marines.
Les participants ont également souligné l’importance d’encourager les investissements locaux dans le secteur de la pêche pour assurer une gestion plus durable et bénéfique des ressources marines. « Il est important de souligner que l’objectif de la formation n’était pas d’exclure les investisseurs étrangers, mais plutôt d’encourager les investisseurs nationaux à s’impliquer dans le secteur de la pêche. Le potentiel est réel, et je suis convaincu que l’économie camerounaise bénéficierait grandement de la participation accrue d’investisseurs nationaux dans la pêche industrielle. » explique Aristide Takoukam Kamla, président d’AMMCO.