BLOOM lance un radar du chalutage dans les aires marines « protégées » françaises

À cinq mois jour pour jour du lancement de la Conférence des Nations Unies sur l’océan accueillie par la France, BLOOM lance le radar du chalutage dans les aires marines françaises supposément « protégées ». Cet outil rend visible la destruction massive occasionnée par le chalutage de fond sur des écosystèmes vulnérables et précieux. Cette technique de pêche destructrice pour la biodiversité, le climat et la justice sociale se déroule aujourd’hui avec la bénédiction de l’État, qui autorise le chalutage dans les aires marines dites « protégées ».

Alors que les recommandations scientifiques sont sans équivoque et soulignent l’urgence à interdire le chalutage dans les aires marines « protégées », tous les regards sont rivés vers la France qui, en tant que deuxième puissance maritime mondiale et hôte de cette conférence internationale, doit mettre fin à l’imposture de la protection « à la française » et mettre en œuvre une véritable protection de l’océan.

Le radar du chalutage dans les aires marines dites « protégées » lancé par BLOOM à l’orée de cette année 2025, décrétée « Année de la Mer » par le Président de la République, a vocation à rendre compte factuellement, jour après jour, du passage incessant de chalutiers de fond au sein d’espaces censés être protégés de ces bulldozers des mers qui raclent les fonds à l’aide de filets lestés, détruisent les écosystèmes sur leur passage, et anéantissent le puits de carbone océanique en libérant le carbone emprisonné dans les sédiments marins.

Ce radar estime la surface raclée en kilomètres carrés (km²) par les chalutiers de fond opérant dans les aires marines protégées de France métropolitaine, sur la base des données publiées par la plateforme Global Fishing Watch, à partir du 1er janvier 2025. En proposant des comparaisons en termes de surface avec des villes, départements, et lieux emblématiques, ce radar met en lumière la supercherie que représente ce modèle de « protection à la française », pensé par et pour le lobby du chalut.

 

L’urgence d’interdire le chalutage dans les aires marines protégées

 

Le chalutage de fond a des impacts massifs sur les écosystèmes, qui sont pulvérisés par le passage de filets lestés, mais aussi sur le climat, ces engins perturbant les sédiments qui sont pourtant des puits de carbone essentiels : en effet, les cinq premiers centimètres de sédiments stockent, à l’échelle planétaire, l’équivalent de dix années d’émissions annuelles mondiales de carbone. Ainsi, chaque année dans le monde, le chalutage de fond contribue à relâcher quelques 370 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, soit les émissions annuelles de la France ! Le chalutage de fond détruit les habitats marins, joue un rôle majeur dans la surexploitation des stocks et occasionne la capture de nombreuses espèces non-ciblées, en raison de son manque de sélectivité.

Une aire marine véritablement protégée doit justement permettre la protection et la restauration des écosystèmes marins : selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, une aire marine ne peut être considérée comme « protégée » que si elle interdit toute activité ou infrastructure industrielle, dont la pêche industrielle et le chalutage de fond. Les scientifiques du GIEC et de l’IPBES recommandent ainsi explicitement la mise en place d’un réseau cohérent d’aires marines protégées pour lutter contre le dérèglement climatique et l’effondrement de la biodiversité.

Alors que la France et l’Europe se réchauffent deux fois plus vite que la moyenne mondiale, la France, en tant que première puissance maritime européenne, et deuxième puissance maritime mondiale, a une responsabilité particulière. En accueillant la conférence des Nations unies pour l’Océan, la France doit se montrer à la hauteur de la tâche et mettre en œuvre de vraies aires marines protégées. Le compte à rebours est lancé.

Source: Bloom