« Avatar 2 » : James Cameron explore les océans depuis 50 ans, et voici ce qu’il en retient

Si « Avatar : la voie de l’eau » se passe en grande partie sous l’eau, ce n’est pas un hasard. Au HuffPost, James Cameron raconte son engagement pour la protection des océans.

CINÉMA – James Cameron n’est pas juste un réalisateur. Il est aussi un explorateur. L’homme derrière TitanicAlien et bien sûr Avatar -le plus gros succès de l’histoire du cinéma- observe depuis plus de 50 ans les océans de la planète, en plongée ou à bord de ses sous-marins. Et c’est en grande partie ce qui a inspiré le deuxième volet Avatar : la voie de l’eau, au cinéma ce mercredi 14 décembre.

Kate Winslet et d’autres acteurs du long-métrage ont raconté avoir appris à retenir leur souffle en apnée jusqu’à 8 minutes pour tourner les plans-séquences dont James Cameron rêvait pour son nouveau film. Mais lui a passé bien plus de temps sous l’eau. « Quand j’ai eu 16 ans, j’ai appris à plonger parce que je voulais aller voir l’océan de mes propres yeux », raconte le réalisateur au HuffPost, dans une interview vidéo à découvrir en tête de cet article.

« Et maintenant je continue d’aller de plus en plus bas, plus loin, avec des machines plus performantes et même jusqu’à l’endroit le plus profond au monde », poursuit celui qui a notamment atteint en 2012 la profondeur record de 10 989 m à bord de son sous-marin Deepsea Challenger dans la mythique fosse des Mariannes. Après le tournage de Titanic, pour lequel il était allé chercher des images de la véritable épave, il est même devenu explorateur pour le National Geographic pendant huit ans.

Et au cours de ce demi-siècle d’exploration, James Cameron a été fasciné par beauté de la biodiversité marine qui sert de décor à Avatar : la voie de l’eau, mais il a aussi été le témoin de la dégradation des océans en raison du dérèglement climatique et des activités humaines. « C’est de pire en pire », souffle-t-il. « Quand je suis né en 1954 nous étions 3 milliards de personnes sur la planète. Aujourd’hui nous sommes 8 milliards. Comment est-ce que cela pourrait ne pas avoir d’impact sur la nature qui nous entoure et la dégrader ? Alors que notre civilisation utilise les océans comme des toilettes… »

 

« Choquer les gens » pour les faire réagir

 

Au fil des 3h12 de ce nouveau film, on retourne sur Pandora pour retrouver l’ancien marine Jake Sully (Sam Worthington), qui a désormais des enfants avec Neytiri (Zoé Saldana). Menacée par des humains toujours aussi avides des richesses de la planète des Na’vis, la famille va précipitamment fuir la forêt pour trouver refuge auprès d’un peuple qui vit au bord de l’eau et où règne la guerrière Ronal (Kate Winslet, de retour un quart de siècle après Titanic).

Et derrière les images sublimes des fonds marins et de toutes les créatures aquatiques qui y vivent, Avatar : la voie de l’eau laisse aussi plus de place à la violence, avec notamment une longue scène éreintante de chasse des tulkuns, sorte d’immenses baleines de 100 mètres de long qui vivent auprès des Na’vis de l’eau, métaphore des massacres de baleines et dauphins qui persistent dans notre réalité. Une violence « intentionnelle », dit le cinéaste, visant à « choquer les gens » et les faire réagir.

« Quand j’étais petit, Jacques Cousteau nous a montré ce qu’il se passait dans les profondeurs. C’était incroyable, les gens étaient ébahis. Aujourd’hui, on ne peut plus faire la même chose. Alors on peut aller vers la science-fiction pour rappeler aux gens cette connexion spirituelle profonde qu’ils ont avec l’eau, la beauté de la nature ». Et de conclure : « Peut-être qu’alors les gens décideront de faire quelque chose pour la nature. Ou peut-être pas. Mais en tant qu’artistes, il faut au moins qu’on essaie. C’est le minimum que l’on peut faire ».

Source: HUFFPOST