« Après l’Arctique, la Méditerranée est la région la plus touchée par le réchauffement climatique »

 

Alors que les températures avoisinent déjà les 40 degrés, cette semaine, dans le Sud de l’Espagne, le directeur de la Tour du Valat lance un appel pour protéger le parc andalou de Donana qui présente quelques similitudes avec la Camargue.

L’Europe surchauffe. C’est juillet en mai, au thermomètre : déjà plus de 40 degrés, cette semaine, dans le Sud de la péninsule ibérique. Une situation anormale, qui affecte notamment, en Andalousie, le parc de Donana. La Camargue espagnole« C’est une zone qui accueille des quantités extraordinaires d’oiseaux, notamment pendant les migrations, mais le problème aujourd’hui, c’est qu’elle s’assèche », déplore le directeur de la Tour du Valat qui appelle à protéger ce site sur les bords du golfe de Cadix. Selon Jean Jalbert, cet assèchement est lié à la hausse des températures, mais aussi à l’agriculture intensive. « Donana a, dans son sous-sol, des nappes phréatiques d’eau douce qui sont ponctionnées de manière irrationnelle, pour la culture des fruits rouges », s’inquiète Jean Jalbert.

Nîmes au soleil de Séville

La Camargue risque-t-elle donc un destin à la Donana ? Non, du moins, du point de vue de l’agriculture, estime le directeur de la Tour du Valat. « Ce territoire, précise-t-il, est composé de nappes salées qui ne peuvent servir à l’irrigation, donc on n’est pas sur les mêmes types de pression. » En revanche, le climat, lui, pourrait devenir le même. En clair, il pourrait faire en 2050 aussi chaud à Nîmes qu’aujourd’hui, à Séville. « C’est ce que montrent les différentes projections des scientifiques. Après l’Arctique, la Méditerranée est la Région la plus touchée par le réchauffement climatique. Il est à peu près 20% supérieur à la moyenne mondiale », détaille Jean Jalbert.

Des solutions internationales… et locales

Outre les réductions des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, Jean Jalbert plaide aussi pour des solutions plus locales. « Il faut, des Cévennes jusqu’à la mer, sauvegarder les zones humides qui existent encore aujourd’hui et restaurer celles que nous avons détruites pour faire des lotissements ou de l’agriculture. Ça, ce sont des amortisseurs climatiques de premier ordre, qui permettent d’amortir les effets du réchauffement ».

Source: france bleu