Antarctique: les députés européens demandent une solution rapide pour protéger les zones maritimes

Les députés souhaitent que l’impasse dans les négociations internationales relatives à la mise en place de deux zones maritimes protégées en Antarctique soit rapidement résolue.

Les négociations relatives à la création de deux zones maritimes protégées (ZMP) en Antarctique sont au point mort. Dans un projet de résolution adopté jeudi par 588 voix pour, 21 contre et 79 abstentions, les députés soulignent la nécessité urgente pour les parties qui négocient dans le cadre de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) d’aboutir à un accord.

Le Parlement encourage l’UE à continuer de jouer un rôle moteur et à exiger l’intensification des efforts bilatéraux et multilatéraux, en particulier avec les pays qui se sont opposés à plusieurs reprises à un accord.

Les deux zones marines protégées proposées en Antarctique pourraient avoir une superficie combinée d’environ 3 millions de km2 et formeraient l’une des plus grandes zones de protection marine de l’histoire, selon le texte.

Respecter les objectifs de la stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030

L’approbation de ces ZMP contribuerait au respect des engagements pris par l’Union en matière de protection de la biodiversité marine. Par ailleurs, il s’agirait d’une contribution importante à la dimension mondiale de la stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030, pour laquelle les députés souhaitent fixer comme objectif de protéger juridiquement au moins 30% des mers de l’Union d’ici 2030. De plus, les députés veulent que l’Union fasse pression pour que les ambitions au niveau mondial soient à la hauteur de cet objectif ou le dépassent.

La résolution rappelle que, conformément à sa stratégie en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030, la Commission européenne s’est engagée à mettre tout son poids diplomatique et toutes ses capacités de mobilisation au service de la négociation d’un accord sur la désignation de vastes ZMP dans l’océan Austral. Le texte invite également la Commission et les États membres, en liaison avec les partenaires mondiaux, à renforcer le réseau de ZMP à l’échelle mondiale au moyen d’une meilleure gestion, d’un meilleur aménagement du territoire, d’évaluations et de mesures d’exécution.

Contexte

Les océans sont le plus important puits de carbone dans le monde. Toutefois, l’altération des écosystèmes marins et côtiers ainsi que l’accélération de la perte de la biodiversité marine affaiblissent leur résilience, notamment dans des écosystèmes éloignés et fragiles comme ceux de l’Antarctique, qui abritent une biodiversité extrêmement riche et variée.

Un accord sur la mise en place de ces deux ZMP dans le cadre de la CCAMLR pourrait servir de base aux négociations mondiales de la conférence des Nations unies sur la biodiversité de la COP15, qui se tiendront en octobre 2021 à Kunming en Chine.

Des négociations sont en cours aux Nations unies en vue de la conclusion d’un accord visant à protéger la diversité biologique marine dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale, au titre de la convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM).

Source : Communiqué de presse du Parlement Européen