Afrique : la Russie va lancer un projet maritime
25 avril 2025
25 avril 2025
Frappée de plein fouet par les sanctions économiques occidentales, la Russie poursuit sa quête de nouveaux partenaires stratégiques. La dernière initiative en date est le lancement prochain d’une ligne maritime directe reliant la Russie à l’Afrique de l’Ouest, avec des escales prévues au Nigeria et au Sénégal. Le projet est porté par JSC A7 Holding, une compagnie maritime russe récemment dotée d’une filiale spécialement dédiée à cette région du continent.
La route, qui doit desservir le port de Lagos au Nigeria avec des arrêts programmés à Dakar, symbolise un tournant dans la stratégie de projection de Moscou. Si la diplomatie russe a déjà multiplié les signes d’ouverture vers l’Afrique au cours des dernières années, cette fois, c’est le levier commercial et logistique qui est actionné.
En proie à une fermeture progressive de ses marchés traditionnels en Europe depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, la Russie a fait de l’Afrique un horizon économique prioritaire. Cette ligne maritime, au-delà du simple transport de marchandises, s’inscrit dans une politique plus vaste de redéploiement économique.
Mais ce n’est pas qu’une affaire de commerce. En s’invitant dans le secteur portuaire et logistique africain, la Russie cherche aussi à s’installer durablement dans des espaces stratégiques, souvent négligés ou laissés vacants par d’autres puissances. Le choix de Dakar et de Lagos n’est pas anodin. Ces deux ports figurent parmi les plus actifs et les mieux positionnés de la façade atlantique, offrant un accès direct aux grands marchés d’Afrique de l’Ouest.
Pour les pays concernés, cette ouverture peut représenter une opportunité. L’arrivée d’un nouvel acteur logistique pourrait diversifier les flux commerciaux, stimuler les investissements portuaires, et favoriser une forme de concurrence bénéfique aux économies locales. Mais elle suscite également des interrogations. Jusqu’où Moscou entend-elle pousser son ancrage ? S’agit-il d’un simple partenariat économique ou d’une stratégie plus globale d’influence politique et géostratégique ?