À quoi ressemble l’Antarctique sous sa couche de glace ?
27 mars 2025
27 mars 2025
À quoi ressemblerait l’Antarctique, ce continent glacé, sans sa couche de glace ? C’est ce qu’une équipe de scientifiques internationaux, dirigés par la British Antartic Survey (BAS), a cherché à savoir. Le 13 mars 2025, elle a publié Bedmap3 dans la revue Scientific Data. Il s’agit d’une carte représentant le continent blanc sans la calotte glaciaire.
Étudiée depuis 2001, Bedmap4 est la troisième tentative de cartographier le lit rocheux de l’Antarctique. Pour réaliser cette tâche pharamineuse, les scientifiques se fondent sur approximativement 60 ans de données, récoltées par avions, satellites, navires et même par des traineaux tirés par des chiens.
La différence de cette carte avec ses versions précédentes ? « Elle comprend plus du double du nombre de points de données précédents (82 millions), rendus sur un espacement de grille de 500 m », peut-on lire dans le communiqué de presse de la BAS.
La carte donne une vue du continent comme si ses 27 millions de km³ de glace lui avait été retiré. Cette représentation permet de visualiser où se situent les montagnes et les canyons de l’Antarctique. Une des modifications importantes dans cette version de la carte est le lieu où devrait se trouver la couche de glace la plus épaisse.
Auparavant, il était placé dans le bassin d’Astrolabe, à Adélie Land. Aujourd’hui, les études révèlent qu’il se trouve plutôt dans un canyon, à Wilkes Land. La couche de glace atteint à ce niveau-là les 4 757 mètres d’épaisseur.
Si cela peut sembler incongru ou inintéressant de cartographier et d’imaginer l’Antarctique sans sa calotte glaciaire, d’aucun pourrait se poser la question de son utilité. L’idée des chercheurs en créant une carte comme celle-là est de comprendre et d’anticiper la réponse de la calotte glaciaire au réchauffement climatique.
« En général, il est devenu clair que la calotte glaciaire antarctique est plus épaisse que nous ne le supposions à l’origine et qu’elle a un plus grand volume de glace qui est ancrée sur un lit rocheux situé sous le niveau de la mer » explique Peter Fretwell, spécialiste de la cartographie et co-auteur chez BAS.
Le but est donc aussi de prévoir le taux d’élévation du niveau de la mer, comme le démontre l’auteur : « Cela expose la glace à un plus grand risque de fonte en raison de l’incursion de l’eau chaude de l’océan qui se produit en marge du continent. Ce que Bedmap3 nous montre, c’est que nous avons un Antarctique légèrement plus vulnérable que nous ne le pensions auparavant ».