A l’invitaion de l’Académie du Royaume, le Prince Albert II de Monaco au 2 ème Blue Africa Summit à Tanger
25 octobre 2024
25 octobre 2024
Alors que les notes envoûtantes de Chekara – un style musical typique du nord du Maroc – résonnaient dans la salle où se tenait une soirée de réception, ajoute VH expresse, le Prince, assis parmi les invités, s’est levé pour esquisser quelques pas de danse. Pas besoin de piste de danse officielle : à la marocaine, c’est à côté des grandes tables de réception, au milieu des convives encore attablés, que la fête s’est déroulée.
Photo de famille au 2 ème Blue Africa Summit
Loin des protocoles formels, le Prince a ainsi montré un visage chaleureux et décontracté, se laissant emporter par le rythme andalou de Chekara, suscitant les sourires complices des autres invités qui se sont joints à lui. Ce moment de convivialité est venu ponctuer un séjour marqué par sa participation au Blue Africa Summit, un événement organisé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dédié aux enjeux maritimes.
Ayant intervenu lors de cette rencontre, SAS le Prince Albert II avait pour information insisté sur l’importance des océans pour l’avenir du continent africain et du reste du monde : « Le destin de l’Afrique, comme celui de toute la planète, est intrinsèquement lié à celui des mers et des océans », avait-il déclaré.
Après les discussions et les engagements solennels du sommet, cette soirée a donc offert un moment de détente où le Prince a pu partager avec les convives la joie et la chaleur d’une fête marocaine. Ce geste simple mais sincère témoigne notamment de l’affection que le Prince porte au Maroc et de sa capacité à mêler diplomatie et proximité avec les cultures locales, conclut VH express.
En ce jour, 10 octobre 2024, à Tanger, à l’invitation de l’Académie du Royaume du Maroc et de La Saison Bleue, nous, représentants de l’Afrique et du monde – comprenant des dirigeants politiques, des représentants de la communauté scientifique, de la société civile, de la jeunesse africaine et des acteurs économiques – nous sommes réunis à l’occasion du 2 ème Blue Africa Summit.
Nous saluons le fort engagement océanique de Sa Majesté Mohamed VI, sous le haut patronage duquel ce Sommet est organisé pour la deuxième fois consécutive sur le continent africain, dans le prolongement de la Consultation africaine préparatoire à la 3ème Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3) et de l’African Ocean Week (du 7 au 9 octobre 2024), avec l’ambition de porter une voix Africaine commune et ambitieuse.
Nous saluons S.A.S. Prince Albert II de Monaco, le Ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts du Royaume du Maroc,, son homologue libyen, la Commissaire de l’Union Africaine pour l’Agriculture, le Développement Rural, l’Économie Bleue et l’Environnement Durable, les Envoyés spéciaux Océan auprès du Secrétaire Général des Nations Unies et du Président de la République Française pour l’UNOC3, ainsi que les hauts représentants des Nations Unies, de l’Union Européenne, de la Fondation Afrique-Europe et d’autres organisations représentant les nations maritimes.
Nous rappelons collectivement l’importance cruciale de l’océan dans l’environnement planétaire, les équilibres climatiques et sociaux, et appelons à une réponse forte, rapide et déterminée à l’état d’urgence auquel l’océan est confronté, et à la dégradation générale de son état de santé.
Avec plus de 30 000 km de côtes et plus de 200 millions d’habitants vivant à proximité des côtes, l’Afrique dispose d’un potentiel océanique important. L’organisation du Blue Africa Summit à Tanger, non loin du port Tanger Med, 1er port d’Afrique, 1er port méditerranéen, 19ème port au rang mondial aujourd’hui, rappelle son potentiel océanique, puisque la valeur de l’économie bleue dans la trajectoire de croissance du continent africain a généré une valeur de 296 milliards de dollars en 2022, avec des projections de 576 milliards de dollars en 2063.
L’Afrique est déterminée à faire entendre une voix commune et ambitieuse lors de la 3ème Conférence des Nations Unies que la France et le Costa Rica co-organisent, en juin 2025, en 2/8 réaffirmant son océanité, son interconnectivité et sa force créatrice, en explorant des mécanismes d’investissement innovants et durables au profit d’une économie bleue durable.
Le continent africain est déterminé à assurer un leadership inclusif sur la scène internationale et à faire avancer la cause internationale de la protection de l’océan, un bien commun à tous.
La coopération et la collaboration en matière de gouvernance de l’océan offrent une opportunité stratégique à l’Afrique et à ses partenaires, notamment l’Europe, le Japon et les Émirats arabes unis (EAU), parmi tant d’autres, de faire progresser un programme mondial de développement durable de l’océan, si ceux-ci sont poursuivis avec la préoccupation du vivant et des populations côtières ainsi qu’une mise en œuvre juste et efficace.
En ce qui concerne la gouvernance de l’océan, le Sommet appelle à une position commune et à une vision commune pour relever certains des plus grands défis de notre époque, en particulier pour mettre en œuvre des accords internationaux tels que le cadre de Kunming-Montréal, pour ratifier avant l’UNOC3 des accords tels que l’accord BBNJ, ou pour finaliser les négociations du traité visant à mettre fin à la pollution plastique d’ici à 2040.
Le Sommet appelle à renforcer les synergies entre les organisations environnementales existantes et les cadres internationaux, tels que le Programme des Nations unies pour l’environnement, la Convention sur la diversité biologique, l’Organisation mondiale du commerce, l’Organisation maritime internationale, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture et la Commission océanographique intergouvernementale, entre autres. Le Sommet appelle également au renforcement des cadres de gouvernance régionaux, nationaux et internationaux pour la protection des océans et la lutte contre les activités humaines nuisibles à l’environnement. Il encourage les pays du monde entier à gérer durablement 100 % de leurs zones économiques exclusives au moyen de plans pour un océan durable, afin de concilier les activités économiques avec l’impératif de protection de l’environnement, et à mettre en œuvre une planification spatiale intégrée et inclusive pour atteindre cet objectif. Le Sommet souligne l’importance des zones marines protégées et appelle à leur expansion, ainsi qu’au soutien d’initiatives innovantes pour atteindre cet objectif, telles que le MedFund.
Le Sommet appelle au renforcement du partage des capacités, de la programmation fondée sur des données probantes et d’une interface solide entre la science et la politique, en mettant l’accent sur le développement de réseaux intercontinentaux pour le partage de politiques, de 3/8 recherche et de données. Pour renforcer les capacités en Afrique, il faut tirer parti des connaissances et de l’expertise des spécialistes, en s’engageant à élaborer des politiques et des programmes fondés sur des données pour relever les défis de la gouvernance de l’océan et du développement d’une économie bleue durable, notamment en favorisant une meilleure compréhension de l’océan et en maximisant l’impact et le rôle de l’océan sur les pays et villes côtières et pays enclavés.
Le Sommet soutient et encourage les pays africains à soutenir la création d’un nouveau mécanisme, la Plateforme internationale pour la viabilité des océans (IPOS), qui aidera les États à accélérer les actions en faveur de la gestion durable et de la conservation des océans (ODD 14, CDB) en proposant des solutions politiques claires et réalisables, fondées sur les connaissances les plus récentes. Ce mécanisme pourrait être hébergé par la Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO.
Le Sommet encourage également la transformation de Mercator International, qui produit le jumeau numérique de l’Océan, en une organisation intergouvernementale, afin de soutenir la prise de décision des décideurs publics et de développer l’accès à la connaissance. Finance, investissements et économie bleue.
Le Sommet appelle l’Afrique à aligner les systèmes financiers sur les objectifs de régénération et de développement durable par le biais de la gouvernance de l’océan et de l’économie bleue, en veillant à ce que les flux financiers soient détournés des pratiques néfastes pour l’océan.
Le Sommet appelle à soutenir le développement d’un solide écosystème d’entrepreneuriat bleu susceptible d’avoir un impact significatif sur le terrain (par et pour les acteurs locaux), et à identifier et rendre opérationnels des mécanismes de financement innovants dont le potentiel est reconnu. Le Sommet appelle à la transition des activités économiques et humaines dépendantes de l’océan vers des pratiques plus durables, dans des domaines tels que la pêche, le transport maritime et le tourisme, et se félicite de l’organisation d’un Forum sur l’économie et la finance bleue (BEFF) qui se concentrera sur des initiatives innovantes et concrètes, à Monaco, en juin 2025, en amont de l’UNOC3.
Le Sommet rappelle l’importance des ports dans les chaînes d’approvisionnement mondiales et en tant qu’acteurs de la transition vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Le Sommet appelle à la transition vers des infrastructures portuaires et des transports maritimes plus résilients et durables, y compris l’amélioration des échanges de bonnes pratiques et de technologies entre les partenaires internationaux et l’Afrique.
L’ensemble des participants salue la création à l’occasion de l’UNOC3 et à l’invitation du Maire de Nice de la première coalition des villes et régions côtières et des États insulaires 4/8 menacés par l’élévation du niveau de la mer. Cette coalition se réunira le 7 juin 2025 à Nice et réunira ainsi les élus et représentants de ces territoires, représentant près d’un milliard de citoyens, parmi lesquels de nombreux africains.
La mise en œuvre d’un programme ambitieux pour l’océan et l’économie bleue en Afrique représente une opportunité de collaboration transformatrice entre le continent et ses voisins, avec l’ambition de réaliser les aspirations continentales, y compris l’Agenda 2063 de l’UA, les ODD. Une collaboration renforcée permettra aussi de faire face aux crises océaniques majeures que sont la perte de biodiversité, la pollution, le changement climatique et la diminution des ressources.
Dans ce contexte, le Sommet salue la feuille de route Afrique-Europe pour l’océan, intitulée « Feuille de route à horizon 2030 : copiloter le partenariat Afrique-Europe pour l’océans » ; et reconnaît le « Groupe de Stratégie Afrique-Europe pour l’Océan », facilité par la Fondation Afrique-Europe (AEF), en partenariat avec les Commissions africaine et européenne, comme une plate-forme unique et un incubateur pour l’action transcontinentale. Cette feuille de route a pour ambition de produire un impact à grande échelle à partir de 2025 et de contribuer à l’intégration de la gouvernance des océans et de l’économie bleue dans le partenariat UA-UE dans la perspective de l’UNOC3.
Grâce à l’engagement du Gouvernement du Maroc, de celui de plus de trente-cinq pays représentés ce jour à Tanger et aux organisateurs du Blue Africa Summit, c’est donc tout un continent qui fera entendre fortement sa voix lors de la 3 ème Conférence Océan des Nations Unies, à Nice, en juin 2025.