Montée des eaux: une nouvelle méthode révèle l’ampleur « très probable » de la hausse du niveau des mers
30 janvier 2025
30 janvier 2025
Dans un scénario d’émissions de gaz à effet de serre élevées, le niveau des mers augmentera « très probablement » de 0,5 à 1,9 mètre d’ici à 2100, ont calculé des chercheurs. La fourchette haute serait ainsi supérieure de 90 centimètres par rapport à la dernière projection du Giec (NTU Singapour).
Publiée en décembre dernier dans la revue Earth’s future (B. S. Grandey et al., 2024), leur étude repose sur l’approche dite de la « fusion » – appelée ainsi parce qu’elle combine à la fois les modèles existants et l’impact d’évènements plus incertains. En fonction de l’avis des experts au sujet de ces derniers, un « poids » plus ou moins important leur est accordé dans le calcul des projections.
La fourchette de montée des eaux qui en résulte est plus large, et s’étend ainsi entre 0,5 et 1,9 mètre dans un scénario d’émissions élevées. Soit, pour la fourchette haute, 90 centimètres de plus par rapport aux projections du Giec dans le même scénario.
« Nos nouvelles projections soulignent à quel point les incertitudes sont grandes en ce qui concerne l’élévation du niveau de la mer », a commenté le Dr Benjamin Grandey, premier auteur de l’étude, dans un communiqué de l’université nationale de technologie de Singapour (NTU Singapour) où il exerce.
Si cette nouvelle méthode pose la question du consensus scientifique (comment s’assurer que les experts sont d’accord sur le poids à accorder à l’effet des évènements incertains ?), les auteurs estiment qu’elle fournit néanmoins des informations « précieuses » aux urbanistes et aux gouvernements pour décider des mesures visant à protéger les communautés vulnérables.
« La projection la plus élevée, de 1,9 mètre, souligne la nécessité pour les décideurs de planifier en conséquence les infrastructures essentielles », pointe ainsi le Dr Grandey. « Plus important encore, ces résultats soulignent l’importance de l’atténuation du changement climatique par la réduction des émissions de gaz à effet de serre », conclut-il.
Face aux inondations côtières liées à la hausse du niveau de la mer (le niveau moyen des océans ayant déjà augmenté de 20 cm depuis 1900, rappelle le DataLab du ministère de l’Écologie), les digues et les « barrières naturelles » telles que les mangroves, les récifs coralliens et les herbiers marins se complètent avantageusement, a montré une récente étude.