Des crimes contre Djerba, contre la Tunisie

On a du mal, beaucoup de mal, à réaliser que ce spectacle hideux se déroule à la marina de Djerba, une île qui fait rêver aux quatre coins du monde. Encore un coup très rude porté à la Tunisie post-révolutionnaire, à sa réputation, à son tourisme, à son économie. Et qui perpètre ces crimes contre l’environnement, contre la nation ? Le même qui s’acharne à défigurer le pays et à le faire reculer de plusieurs décennies : le “citoyen” tunisien, encore lui, encore et toujours…

Comme il a dévasté toutes les plages, toutes les rues et tout ce qu’il y a de beau et précieux, il attaque Djerba, un des joyaux nationaux. L’incivisme et les incivilités n’ont plus aucune limite. Ces photos publiées par Djerba Actions (Collectif de citoyens pour la défense des intérêts de l’île de Djerba) illustrent le mal profond qui ronge le pays, le pollue durablement et surtout installe des habitudes qui annihilent pour longtemps tout effort de développement.

Voilà, pour ceux que le rêve anime encore il leur reste les clichés et souvenirs de la marina de Djerba d’antan ou à défaut les endroits paradisiaques qui peuplent l’humanité et que d’autres pays chérissent, conservent, préservent parce que conscients de leur valeur. Alors oui, il est légitime de jeter la pierre à la municipalité de Djerba, aux pouvoirs publics et autorités locales ; mais c’est surtout aux “citoyens” qu’il faut jeter l’anathème. Même avec la meilleure volonté du monde il est impossible de mettre un agent derrière chaque Tunisien, de surveiller tous les faits et gestes. Si salut il y a ça viendra forcément de chacun d’entre nous.

Si la trajectoire n’est pas corrigée rapidement ces bateaux et yachts qui pèsent lourd dans l’économie de l’île se feront de plus en plus rares. Et un jour ils ne viendront plus. Assurément ceux qui balancent partout ces immondices alors que leurs maisons sont étincelantes n’ont pas conscience du mal qu’ils font à Djerba, à la Tunisie. Mais là en l’occurrence l’ignorance, l’indolence, l’insouciance et la bêtise humaine ne peuvent pas être des excuses, ce sont des fautes, lourdes et qu’il faille punir en conséquence, avec une extrême sévérité. C’est la seule manière de sauver ce qui nous est le plus cher.

Source: Tunisie Numerique