LA FRANCE LANCE LES DEUX PROJETS DE PARCS ÉOLIENS FLOTTANTS EN MÉDITERRANÉE

L’Etat, qui avait jusqu’au 31 mars pour répondre aux conclusions du débat public, a annoncé le 14 mars le lancement de la procédure de mise en concurrence pour le développement de deux parcs éoliens flottants en Méditerranée d’une vingtaine de turbines produisant 250 MW chacun. Les lauréats de ces appels d’offres seront désignés en 2023 en vue d’une mise en service à l’horizon 2030. A terme, les parcs seront complétés d’extensions de 500 MW chacune pour atteindre un total d’1.5 GW, produisant l’« équivalent à la consommation électrique d’environ 2.9 millions d’habitants, soit près de 10% de la consommation électrique cumulée des régions Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur », selon un communiqué de Matignon, publié à l’occasion d’un déplacement du Premier ministre, Jean Castex, et de la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, à Port-la-Nouvelle, dans l’Aude. S’appuyant sur les conclusions du débat public, l’Etat a retenu deux zones de 50 km2 chacune et à 22 km des côtes « en tenant compte des impacts sur la biodiversité, les paysages et la cohabitation avec les autres usages de la mer ». Si la première zone au large de la Narbonnaise est définitivement retenue (zone 1 sur la carte), la deuxième, au large du Golfe de Fos (zone 2) reste sous réserve des résultats d’études environnementales en cours sur l’ensemble des zones, portant notamment sur l’avifaune migratrice dans le golfe du Lion. Si l’implantation posait problème, un autre site pourrait être choisi au large du Roussillon (zone 3).     Le débat public avait fait émerger des questionnements sur le calendrier retenu. Le compte-rendu de la commission particulière du débat public (CPDP) « Eoliennes flottantes en Méditerranée » (EOS) avait souligné qu’« il a été demandé avec insistance de revenir au calendrier initialement prévu par l’État, à savoir construire d’abord les fermes pilotes et mener les programmes de recherche scientifique ad hoc, pour prendre la meilleure décision à l’issue de ces travaux ». Alors que ces trois parcs pilotes devraient voir le jour en 2023-2024, Matignon estime que « les retours d’expérience des fermes pilotes flottantes ont déjà permis de démontrer la faisabilité technico-économique de ces projets, mais aussi de recueillir de nombreuses données environnementales ». Et d’ajouter qu’« ils seront complétés dans les années à venir lors des phases d’installation et d’opération, et nourriront au fil de l’eau les projets de parcs commerciaux. La prise en compte des enjeux environnementaux sera une priorité tout au long de la vie de ces projets, qui seront notamment soumis à une évaluation environnementale en vue de l’obtention des autorisations ».

Par ailleurs, l’Etat veut faire de la France « une nation clef de la production de solutions pour l’éolien flottant ». Pour traduire « l’avance que possède la France en matière de projets en une avance industrielle », Matignon a annoncé une enveloppe de 300 millions d’euros pour soutenir la filière. Deux appels à manifestation d’intérêt visant l’éolien flottant doivent être lancés dans le mois pour développer les infrastructures portuaires et faire émerger des projets de production d’équipements de construction et d’assemblage.

Enfin, un « Pacte éolien en mer » a été signé entre l’Etat et la filière de l’éolien offshore. L’Etat s’y engage à attribuer environ 2 GW par an dès 2025 et à atteindre 40 GW installés en 2050.

Source: Mer et Marine