Plus le temps passe, plus les chalutiers géants qui raclent les fonds des mers inquiètent, de ce côté de la Manche comme chez nos voisins. Certains de ces bateaux, qui battent pavillon hollandais, ont été accusés, à tort ou à raison, de vider les eaux de la Manche. En 2019, les chalutiers dits « industriels » ont ainsi passé plus de trois mille heures à ratisser les fonds marins de l’aire appelée « Offshore Brighton Marine Protected Area », à environ 45 km des côtes du Sussex, à la frontière des eaux françaises.

Il y a deux semaines, les militants britanniques de Greenpeace ont décidé de prendre le sujet à bras le corps, en joignant les actions à la parole. Par un temps clair, ils ont embarqué à bord du navire Esperanza, lequel appartient à l’organisation, pour déposer une véritable barrière de rochers dans les fonds marins, à une cinquantaine de kilomètres au large de Brighton.

Une clôture de granit

Selon les militants, cette clôture de granit permettra d’empêcher le chalutage sur environ 140 km² de fonds marins. De quoi, espèrent-ils, dissuader les chalutiers de pêcher dans la zone, au risque d’endommager leur matériel susceptible de s’accrocher à l’un de ces rochers, de deux à trois tonnes chacun. En outre, ils sont constitués d’un matériau qui n’a aucune interaction avec l’eau ou le plancher océanique. Ils ont été disposés de façon à empêcher le passage des immenses filets de pêche dans les fonds marins, mais pas la navigation des bateaux.

L’organisation écologiste a immédiatement informé les autorités maritimes et les garde-côtes britanniques de la localisation précise de ces rochers. Ainsi, leur position sera enregistrée dans les cartes marines de façon à garantir la sécurité de la navigation dans la zone, et ainsi empêcher les chalutiers géants de larguer leurs filets à cet endroit. Une technique qui aurait déjà fait ses preuves dans d’autres endroits de la planète.

Source : Paris Normandie