Rāhui de 574 hectares à Bora Bora : la première réserve lagonaire de Polynésie validée en conseil des ministres
19 décembre 2025
19 décembre 2025
Le Conseil des ministres a officialisé le classement de 574 hectares du lagon sud de Matira en espace naturel protégé de catégorie 1, créant ainsi la première réserve lagonaire de Polynésie où toute activité humaine est interdite.
lus de pêche ni d’activité nautique autorisée sur 574 hectares, en face de la plage de Matira… Le projet avait déjà reçu l’avis favorable de l’assemblée de Polynésie le 13 novembre dernier. Ce mercredi, le dispositif a été validé en conseil des ministres.
Ce rāhui devient l’un des plus stricts de Polynésie. La catégorie 1 est en effet le niveau de protection le plus élevé prévu par le code de l’environnement local. Ce statut interdit donc toute activité humaine dans la zone concernée, que ce soit la pêche, la navigation motorisée, la plongée ou toute autre activité nautique.
Située sur le récif sud de Matira, la nouvelle réserve s’étend sur 7,2 kilomètres de long et 750 mètres de large répartis entre une bande lagonaire de 500 mètres à partir du récif barrière et 250 mètres à l’extérieur du récif, côté large.
L’objectif est double : permettre la reconstitution des écosystèmes et offrir un espace de référence pour la recherche scientifique.
À l’origine de cette décision, le projet Bora-Biodiv, lancé en 2019 par la commune de Bora Bora en collaboration avec le CRIOBE. Les travaux scientifiques ont mis en évidence une diminution de la taille des poissons, un appauvrissement des stocks de bénitiers et d’oursins, mais aussi une pression croissante liée aux activités touristiques, notamment la pollution sonore des navires fréquentant le lagon.
Le choix d’un rāhui s’est imposé à l’issue d’une large concertation menée entre 2021 et 2022 auprès de la population.
Pour en assurer la mise en œuvre et le suivi, un comité de gestion, le Tomite Poporāhui, réunit l’ensemble des parties prenantes. Il sera chargé de veiller au respect du classement, d’accompagner les usagers et de suivre l’évolution du milieu.
Si des autorisations ponctuelles pourront être accordées, notamment pour le passage des pirogues de la Hawaiki Nui Va’a, la règle demeure celle d’une protection maximale. Le balisage de la réserve et l’élaboration d’un plan de gestion pluriannuel constituent désormais les prochaines étapes de ce rāhui.