La Tunisie mise sur l’économie bleue pour diversifier son développement
21 novembre 2025
21 novembre 2025
La Tunisie dispose de 1300 kilomètres de côtes méditerranéennes, un atout considérable pour développer ce qu’on appelle l’économie bleue.
Cette approche englobe toutes les activités économiques liées aux océans, aux mers et aux zones côtières, tout en respectant la durabilité environnementale. Face aux difficultés économiques persistantes, le pays méditerranéen tente de valoriser ce potentiel maritime encore largement sous-exploité.
Des ressources à mieux valoriser
Le secteur de la pêche tunisien emploie aujourd’hui près de 60 000 personnes et génère environ 500 millions de dinars par an. Malgré ces chiffres, la filière reste artisanale et peine à se moderniser. Les infrastructures portuaires vieillissantes limitent la compétitivité des exportations de produits de la mer, notamment vers l’Europe.
La surpêche menace également certaines espèces, ce qui nécessite une régulation plus stricte et des pratiques durables. L’aquaculture représente une alternative intéressante, mais son développement demeure timide comparé aux pays voisins comme l’Égypte ou la Turquie. Les investissements dans la recherche maritime et les technologies modernes de conservation pourraient transformer ce secteur traditionnel en véritable moteur de croissance.
Le tourisme face aux enjeux environnementaux
Les plages tunisiennes attirent chaque année des millions de visiteurs, principalement européens. Cette industrie touristique concentrée sur le littoral génère une part importante du PIB national. Toutefois, la dégradation des écosystèmes côtiers, la pollution marine et l’urbanisation excessive menacent la qualité de cette offre.
Des initiatives émergent pour promouvoir un tourisme plus respectueux de l’environnement, notamment à travers l’écotourisme et la valorisation du patrimoine maritime. Les zones protégées marines se multiplient, même si leur gestion demande des moyens supplémentaires. La sensibilisation des acteurs locaux et des visiteurs devient indispensable pour préserver ce capital naturel à long terme.
Le potentiel des énergies renouvelables
La Tunisie commence à explorer les possibilités offertes par les énergies marines renouvelables. Des projets d’éoliennes offshore sont à l’étude, particulièrement dans le golfe de Gabès où les conditions venteuses sont favorables.
L’énergie des vagues et la technologie de dessalement alimenté par les énergies propres suscitent également l’intérêt des investisseurs. Ces innovations pourraient répondre aux besoins énergétiques croissants du pays tout en réduisant sa dépendance aux hydrocarbures importés. Les partenariats internationaux se révèlent essentiels pour transférer les compétences techniques et mobiliser les financements nécessaires à ces grands projets d’infrastructure.
L’avenir économique de la Tunisie pourrait bien se jouer en mer. Entre valorisation durable des ressources halieutiques, tourisme responsable et énergies renouvelables marines, le potentiel existe. Reste à coordonner les efforts, mobiliser les investissements et former les compétences locales pour transformer cette vision en réalité économique tangible.