L’UNESCO annonce l’attribution de 11 prix à de jeunes chercheurs travaillant dans les réserves de biosphère
6 novembre 2025
6 novembre 2025
Le 26 septembre, le Programme sur l’Homme et la biosphère (MAB) de l’UNESCO a récompensé les efforts et les contributions exceptionnels de 11 jeunes chercheurs du monde entier par le biais de ses Prix MAB pour les jeunes scientifiques.
L’annonce du prix a eu lieu lors de la 37e session du Conseil international de coordination du MAB (CIC), qui s’est tenue dans le district de Lin’An à Hangzhou, juste après le sommet mondial du Réseau mondial des réserves de biosphère. À cette occasion, le Conseil a également approuvé la désignation de 26 nouvelles réserves de biosphère, annoncé le lauréat du Prix Michel Batisse 2025 et approuvé le Plan d’action stratégique de Hangzhou 2026-2035, qui définit la feuille de route des réserves de biosphère pour les 10 prochaines années.
Depuis 2022, le champ d’application des Prix Jeunes Scientifiques s’est élargi grâce au soutien de la Principauté de Monaco, qui apporte des financements complémentaires à la recherche sur les questions marines, insulaires et côtières. En reconnaissance des contributions pionnières du Prince Albert Ier à l’océanographie, ces prix supplémentaires portent son nom.
Lauréats du Prix des jeunes scientifiques du MAB 2025
Qu’il s’agisse de s’attaquer aux impacts du changement climatique sur les sols, les pollinisateurs et la faune, de faire progresser les connaissances autochtones, de promouvoir le tourisme durable ou d’analyser les effets socio-environnementaux de l’extraction des ressources, les projets des lauréats de 2025 font progresser les objectifs du Programme MAB tout en proposant des solutions reproductibles pour construire des sociétés plus résilientes et durables.
Les six lauréats sont :
Amina Braimi, Maroc

© UNESCO
Les travaux d’Amina étudieront l’impact du changement climatique sur la biodiversité et les fonctions écologiques des sols de la réserve de biosphère d’Arganeraie, au Maroc. Elle prévoit de développer des bioindicateurs basés sur la faune nématode pour évaluer la santé des sols. Des analyses moléculaires, écologiques et statistiques seront réalisées sur des sites représentatifs. Les résultats serviront à élaborer des recommandations agroécologiques permettant de préserver ces sols face aux futurs dérèglements climatiques, et cette approche innovante serait ensuite applicable à d’autres zones méditerranéennes arides.
Jiashuo Cao, Chine

© UNESCO
Jiashuo will study how indigenous ecological wisdom can guide sustainable living in the face of climate disruption. She will explore how the traditional knowledge of the Aoluguya Ewenki people in the Hanma Biosphere Reserve in northern China can be adapted to modern sustainability challenges through ecotourism, education, and cultural innovation. Using a step-by-step approach, she aims to create a model that blends cultural heritage with ecological governance, offering insights for biosphere reserves around the world.
Behzad Ghiasi, Iran

© UNESCO
Behzad will develop a sustainable hydrotourism model in Iran’s Miankaleh Biosphere Reserve, aiming to restore wetlands while supporting local livelihoods. He will work with communities, NGOs, and government agencies to design eco-friendly tourism that reduces pressure on water resources. Through environmental and economic assessments, he will identify viable green jobs linked to cultural heritage and nature conservation. His project will empower local voices, especially youth and women, and produce a replicable model for other fragile wetland reserves.
Hyacinthe Lukoki, Democratic Republic of the Congo

© UNESCO
Hyacinthe aims to produce reliable scientific data on the diversity and ecosystem services of the pollinating insect fauna in the Luki Biosphere Reserve. The data gathered will be integrated into the management tools of protected areas to strengthen the capacities of managers and local communities through training and awareness-raising activities. The promotion of data and the dissemination of results will encourage greater consideration of pollinators in conservation policies in the Democratic Republic of Congo. Finally, he plans to train local masters and agents to ensure the sustainability of the actions.
Megan McDaniels, United States of America

Megan will investigate the long-term impacts of sarcoptic mange on wildlife and ecosystems in Argentina’s San Guillermo Biosphere Reserve. She will track disease persistence in vicuñas and guanacos, monitor changes in wildlife populations, study shifts in vegetation, and analyze predator-prey behavior using field surveys, eDNA, remote sensing, and GPS collars. Her work will shed light on how disease disrupts ecosystems and guide future conservation decisions. The findings will support wildlife management, freshwater protection, and local cultural heritage, while contributing to global One Health efforts.
Beatriz Rodrigues de Carvalho, Brazil

She will study the socio-environmental impacts of uranium mining on Indigenous lands within Brazil’s biosphere reserves using GIS mapping, policy analysis, and fieldwork. Her work will discuss the role of indigenous knowledge systems, resistance strategies and cultural landscapes in environmental licensing and state planning processes. The research aims to guide policymakers and communities in protecting Indigenous territories amid energy transitions.
MAB Young Scientist Awards – Prince Albert I of Monaco
Thanks to the contribution of the Principality of Monaco, five additional awards were dedicated this year to projects focusing on marine, island and coastal issues. The segment is an official activity of the United Nations Decade of Ocean Science for Sustainable Development. These laureates will strengthen the knowledge base for the sustainable management of fragile ecosystems at the frontlines of climate disruption and biodiversity loss.
Abigail Baidoo, Ghana

© UNESCO
Abigail plans to investigate the ecological and socio-economic impacts of salt production at the Songor Biosphere Reserve. Using mixed methods, she will assess biodiversity, soil and water quality, as well as community livelihoods with a focus on gender dynamics. The study will aim to inform policy, document environmental changes, and empower local communities through participatory conservation efforts.
Pedro Andrés Garzo, Argentina

© UNESCO
Pedro will assess the morphodynamic behavior of beach and dune environments in the Mar Chiquito Biosphere Reserve, Argentina, focusing on native and exotic dune plant assemblages. Using a transdisciplinary approach—including topographic surveys, plant biodiversity censuses, remote sensing, and geomatics—he will conduct seasonal monitoring across conservation zones. Community engagement will be promoted through participatory workshops to aid in identifying invasive species. The study will generate baseline data to inform sustainable management and restoration strategies for the dune ecosystems over two years.
Yakout Nawel Moussaoui, Algeria

© UNESCO
Les recherches de Yakout combineront des analyses spatiales, des évaluations de la vulnérabilité écologique et des modèles prospectifs (2030-2050) pour anticiper les impacts du changement climatique et des pressions humaines sur la biodiversité marine le long des côtes algériennes, en se concentrant sur les îles et les zones riches en espèces dans les réserves de biosphère algériennes. Sur la base des résultats obtenus – notamment une carte des points chauds, une typologie des îles en fonction de leur sensibilité et des scénarios pour la répartition future de la biodiversité – elle proposera des recommandations pour la conservation et la gestion durable de ces écosystèmes.
Manuel Vivanco-Bercovich, Mexique

Il étudiera les prairies d’herbe à front dans les îles du Pacifique et les réserves de biosphère de Vizcaino, au Mexique, dans la péninsule de Basse-Californie. Il les quantifiera notamment, puis évaluera les services écosystémiques qu’ils fournissent et leur rôle dans le stockage du carbone bleu et leur rôle en tant qu’habitat pour les espèces liées à la pêche. L’analyse fournira des indicateurs de base de la santé de l’écosystème et aidera à orienter les priorités de conservation et pourrait soutenir des stratégies de gestion spécifiques aux herbiers marins.
Hongfei Zhuang, Chine

Il étudiera les déplacements et l’utilisation de l’habitat du phoque tacheté, une espèce symbolique connue sous le nom de « panda de la mer » dans le nord de la Chine. Il cartographiera les îles, les récifs et les zones côtières clés de la réserve de biosphère de l’île Snake et de la montagne Laotie qui sont essentiels à la survie du phoque. À l’aide de la modélisation écologique, des relevés par drone et des outils de science citoyenne, il vise à suivre l’activité des phoques et à identifier les menaces liées à l’activité humaine. Son objectif est d’améliorer la planification de la conservation, d’impliquer le public dans la surveillance des phoques et de promouvoir une meilleure connectivité entre les réserves de biosphère de la région de la mer Jaune. La recherche fournira des données cruciales pour la protection de cette espèce phare et de ses habitats côtiers.