Deux Français débutent une expédition en Antarctique pour sensibiliser à la fonte des glaces
30 octobre 2025
30 octobre 2025
L’explorateur Matthieu Tordeur et la glaciologue Heidi Sevestre s’apprêtent à partir pour une expédition inédite en Antarctique pour sensibiliser à la fonte des glaces.
À quelques jours de l’ouverture de la COP30 au Brésil, l’explorateur Matthieu Tordeur et la glaciologue Heidi Sevestre souhaitent rappeler aux gouvernements l’urgence de limiter nos émissions de gaz à effet de serre. Ils vont parcourir le continent blanc en kite-ski, tirés par des voiles sur 4 000 kilomètres.
Ils sont en pleins préparatifs au Cap, en Afrique du Sud, où ils doivent prendre le départ ce mercredi si les conditions météo le permettent. Pendant trois mois, ils vont traverser d’Est en Ouest l’Antarctique pour sonder la calotte polaire à l’aide de radars. L’objectif est de mieux comprendre le rôle de la fonte de l’Antarctique, dans la montée du niveau des mers. Cette mission se tient sous l’égide de l’Unesco alors que les Nations Unies ont fait de 2025 l’année de la préservation des glaciers.
Matthieu Tordeur et Heïdi Sevestre ont 200 kilos de matériel et de nourriture à empaqueter dans les traîneaux qu’ils tracteront pendant 3 mois. Chaque gramme compte, « le matin c’est 70 grammes d’avoine, 14 grammes de raisins secs. Sur 90 jours on aura besoin d’une quantité astronomique de nourriture », explique Heïdi Sevestre. Ils vont évoluer dans des conditions extrêmes, ajoute Matthieu Tordeur, « c’est le continent le plus froid, le plus sec, le plus venteux de la planète, il faut qu’on s’attende à des températures qui peuvent facilement chuter jusqu’à -50 degrés ».
Les deux Français vont scanner la calotte polaire à l’aide de radars à pénétration de sol pour retrouver la trace d’une glace datant de 130 000 ans. « Il y a 130 000 ans il faisait plus trois degrés sur terre. C’est ce qu’on risque d’avoir si les gouvernements ne mettent pas vraiment en place leurs objectifs ambitieux de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre« , met en garde Heïdi Sevestre.
Si cette glace ancienne a disparu dans certaines régions, cela indiquerait que l’Antarctique a partiellement fondu à une époque où les températures étaient de +3 degrés. Un tel effondrement, aujourd’hui, ferait monter le niveau des mers de 4 à 6 mètres. « Même si on perd une toute petite partie de l’Antarctique, ce sont des centaines de millions de personnes qui risquent d’être concernés », expose la glaciologue. Heidi Sevestre et Matthieu Tordeur veulent marquer les esprits et rappeler, encore, l’urgence climatique.