Les Comores lancent une étude de ses fonds marins pour créer des aires marines protégées

Le gouvernement des Comores et le groupement international scientifique Nekton ont lancé une opération d’exploration du canal du Mozambique, de la surface jusqu’à 900 mètres de profondeur. Une première mission est en cours.

Depuis le 6 octobre, et jusqu’au 6 novembre, la mission internationale  Première descente : Comores  menée par le gouvernement des Comores et le réseau international Nekton, se déroule à bord du N/R Angra Pequena, un navire de recherche de 22 mètres exploité par le programme local Wildlife. Dix-sept chercheurs comoriens et plusieurs experts étrangers ont embarqué.

S’inscrivant dans le programme R-POC (pour renforcement et protection des océans), cette initiative d’exploration vise à étendre les connaissances des eaux comoriennes et de leurs ressources.  Nous voulons que cette expédition soit un outil d’aide à la décision, un levier pour la création d’aires marines protégées et un signal fort en amont de la COP30 au Brésil (NDLR : du 10 au 21 novembre) , espère le secrétaire général du ministère de l’Environnement des Comores, Abdourahaman Ali Mroivili.

 
Des véhicules téléopérés (ROV), caméras appâtées (stereo-BRUV) et un sondeur multifaisceaux sont déployés dans les zones mésophotiques et profondes du canal du Mozambique. | NEKTON

Cette collaboration tripartite permet d’allier des compétences scientifiques pointues aux connaissances de terrain, qui seront directement communiquées aux populations et acteurs économiques dépendant du territoire. Des véhicules téléopérés (ROV), caméras appâtées (stereo-BRUV) et un sondeur multifaisceaux sont déployés dans les zones mésophotiques (à partir de 30 mètres) et profondes (jusqu’à 900 mètres) du canal du Mozambique. L’ensemble des données et des échantillons restera la propriété du gouvernement des Comores qui voit dans cette mission l’occasion  d’affirmer notre souveraineté scientifique  Cette mission reflète la prise de conscience croissante du rôle essentiel de l’océan dans la lutte contre les crises de la biodiversité et du climat , abonde le ministre de l’Environnement comorien Abubakar Ben Mahmoud.

Une attention particulière sera notamment portée au cœlacanthe (Latimeria chalumnae), localement connu sous le nom de Gombessa, par le biais de travaux de terrain et d’analyses documentaires, afin d’élaborer une stratégie d’évaluation des populations et des habitats. Cette espèce emblématique des Comores est protégée depuis 1989.

Source : Le Marin