Défis et perspectives du port commercial de Zarzis : vers une relance nécessaire

 

Les responsables du port commercial de Zarzis ont exposé une série de problématiques freinant l’efficacité du site. Le principal obstacle demeure l’accumulation de sable et les mouvements de houle dans le bassin portuaire, nécessitant des opérations de dragage périodiques et la mise en place de solutions durables, notamment sur la façade sud du port.

Absence de lignes régulières et potentiel touristique inexploitable

Malgré la proximité de sites touristiques attractifs, aucune ligne de croisière n’est actuellement opérationnelle à partir de Zarzis. Les responsables appellent à intensifier les efforts de promotion pour attirer les compagnies de croisières et intégrer le port au réseau des destinations touristiques du sud-est tunisien.

Par ailleurs, le port souffre d’un manque de liaisons maritimes internationales régulières. Pour remédier à cette situation, les autorités locales proposent la création d’une zone logistique et l’exploitation des 134 hectares de terrain non utilisés autour du port.

Une infrastructure à renforcer pour séparer les flux

Le port de Zarzis fait face à une interruption des activités commerciales pendant les périodes d’accueil des passagers. Une séparation physique entre les zones commerciales et celles dédiées aux voyageurs est réclamée, via l’installation d’espaces de contrôle supplémentaires et d’une nouvelle clôture de sécurité. Cela devient crucial à mesure que la fréquentation par les voyageurs augmente, notamment avec les pays voisins.

Profondeur insuffisante et activités à l’arrêt

La profondeur actuelle du bassin (à peine 9 mètres) freine les activités de déchargement, en particulier pour les cargaisons de céréales, actuellement suspendues. Le dragage programmé au budget 2024 devient urgent pour permettre le retour à la normale. Le développement de cette filière nécessite aussi la construction de silos de stockage, que les autorités appellent à encourager, y compris via des partenariats privés.

Des ressources foncières inexploiteées et une entreprise à l’arrêt

Le port de Zarzis dispose de 240 hectares de domaine public portuaire, dont plus de 134 hectares inexploites depuis sa mise en service en 1990. La situation de la société « Ekimad », implantée dans la zone et actuellement à l’arrêt, pose également un problème environnemental pour les infrastructures et les usagers. Les responsables appellent à une intervention urgente des autorités concernées pour régler ce blocage avec l’investisseur étranger.

Vers une extension à l’horizon 2040

Le plan directeur de développement du port prévoit son extension vers le sud d’ici 2040, afin de renforcer ses capacités d’accueil et de traitement du trafic. Actuellement, le port traite principalement l’exportation de sel marin, de pétrole et de gypse, ainsi que l’importation de produits pétroliers raffinés.

Depuis le 5 juillet 2017, il accueille également les passagers, notamment pendant la saison estivale avec l’arrivée de la communauté tunisienne de l’étranger à bord du navire « Carthage ».

Caractéristiques techniques du port

Le bassin portuaire s’étend sur 35 hectares, avec une profondeur moyenne de 11 mètres. Le port peut accueillir des navires jusqu’à 185 mètres sur les quais commerciaux et 175 mètres sur le quai pétrolier, avec un tirant d’eau maximal autorisé de 10,5 mètres.

Le domaine public portuaire totalise 240 hectares, dont 134 hectares à l’ouest et 25 hectares au nord sont encore inoccupés. La Société du pôle de Zarzis utilise actuellement 22 hectares de ces terrains, dont 10 hectares situés à l’intérieur même du port.

Un projet imminent pour les voyageurs

Parmi les projets en cours, l’aménagement d’un parking extérieur pour l’enregistrement des véhicules des passagers figure en priorité. Ce projet d’une valeur de 1,6 million de dinars vise à améliorer l’accueil pendant les pics de fréquentation estivale.

Source : TN