Un immense iceberg se fracture: sous la glace, une incroyable découverte scientifique
13 juin 2025
13 juin 2025
Suite au détachement d’un iceberg en Antarctique, une équipe de chercheurs a exploré les créatures marines cachées sous le continent glacé. Leurs clichés révèlent un écosystème établi là depuis des décennies.
Antarctique, tel qu’on se l’imagine habituellement, est loin d’être un continent favorable à la vie. Mais à l’occasion de la rupture du gigantesque iceberg A-84, mesurant 29 kilomètres de long sur 16 kilomètres de large, la communauté scientifique a l’occasion d’étudier au plus près un époustouflant écosystème sous-marin, jusqu’ici caché sous les glaces.
L’origine de cette découverte remonte au 13 janvier 2025, date à laquelle l’A-84 s’est détachée de la plateforme de glace de George VI. L’iceberg naissant se trouve alors à une douzaine de jours du Falkor, navire de recherche du Schmidt Ocean Institute. L’équipage de scientifiques met immédiatement le cap sur l’A-84, espérant pouvoir observer de près le nouvel iceberg ; ce qu’il découvre dépasse cependant toutes ses attentes.
Une fois arrivée sur place, l’équipage déploie le ROV SuBastian, un véhicule sous-marin piloté à distance, pour observer les fonds marins pendant huit jours. Plongeant jusqu’à 1 300 mètres sous le niveau de la mer, le SuBastian a permis d’observer un ensemble d’espèces installées dans des eaux jusqu’à présent recouvertes par l’iceberg : des pieuvres, araignées de mer géantes, poissons ou encore des éponges et des coraux.
« Nous ne nous attendions pas à trouver un écosystème aussi beau et aussi florissant », a souligné Patricia Esquete, biologiste marine codirigeant l’expédition, dans un communiqué :
D’après la taille des animaux, les communautés que nous avons observées sont là depuis des décennies, voire des centaines d’années.
Parmi les indices permettant aux scientifiques de déterminer l’âge de cet écosystème, on peut citer la présence sur place de plusieurs larges éponges, alors que cette espèce grandit à une vitesse très réduite, « parfois moins de deux centimètres par an » selon les chercheurs, pointant vers une communauté animale implantée dans la durée sous l’iceberg.
La conformation de la présence de vie sous les glaces de l’Antarctique remonte à une expédition en 2021 au niveau de la plateforme de glace de Filchner-Ronne. L’expédition du Falkor marque cependant une étape historique dans l’exploration des fonds marins de la région, dévoilant avec une précision inédite la richesse de la biodiversité présente sous le Continent Blanc.