Nice : Greenpeace n’est pas la bienvenue au sommet de l’ONU sur les océans
5 juin 2025
5 juin 2025
Le navire de l’ONG ne pourra pas entrer dans le port de Nice pendant la conférence des Nations unies et ne participera pas à une grande parade maritime.
Le bateau de Greenpeace, qui devait rejoindre la trentaine de navires scientifiques d’ONG invités à Nice (Alpes-Maritimes) en marge du sommet de l’ONU sur les océans, n’aura finalement pas le droit d’entrer dans le port. L’Artic Sunrise, un navire de la flotte internationale de Greenpeace, devait rester amarré trois jours à partir de mercredi.
Le Thalassa ou le Tethys II de l’Ifremer, le navire allemand Meteor, l’Espagnol Odon de Buen, l’Italien Gaia Blu, l’Ocean Explorer de Ray Dalio, la goélette Tara, le Perséverance de Jean-Louis Étienne ou encore le Blue Panda du WWF doivent se relayer dans le port pour accueillir le grand public jusqu’à jeudi puis les délégations du sommet.
Mais un arrêté pris, selon la mairie, en concertation avec la préfecture, à la demande de la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a annulé la participation du navire de Greenpeace. Pour son patron, Mads Christensen, il s’agit d’«une décision politique (…) absolument inacceptable».
Agnès Pannier-Runacher reproche à Greenpeace le largage en mer le 21 mai, depuis l’Artic Sunrise, d’une quinzaine de rochers dans une aire protégée de la Méditerranée pour empêcher le chalutage de fond. «Plus de dix tonnes de gravats dans une aire marine protégée, sous prétexte de faire une campagne contre le chalutage de fond, à un endroit où les chaluts ne pénètrent pas, c’est profondément choquant», avait-elle déclaré. L’ONG avait répliqué qu’il s’agissait justement d’empêcher une activité qui perdurait.
Samedi, l’Artic Sunrise, l’un des navires de la flotte internationale de Greenpeace, avait déjà été banni de la parade de dizaines de navires prévue à l’occasion de la Journée mondiale de l’océan, à la veille de l’ouverture de la conférence onusienne. «C’est tout simplement une aberration. Depuis plus de 50 ans, nous défendons les océans, en particulier à bord de nos navires (…) et nous ne pourrions pas participer à une manifestation en faveur des océans ?», s’est indigné Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.
L’organisateur de la parade dans la rade de Villefranche-sur-Mer et la baie des Anges de Nice, Yvan Griboval, a expliqué à l’ONG qu’il ne voulait pas prendre le risque d’une action de revendication pendant la parade. Et il a assuré à l’AFP qu’il s’agissait d’une décision personnelle, sans «aucune connotation politique».