Les États-Unis quittent les négociations sur le carbone concernant le transport maritime et invitent les autres pays à suivre leur exemple – document
10 avril 2025
10 avril 2025
Les États-Unis se sont retirés des négociations de Londres visant à faire progresser la décarbonisation dans le secteur du transport maritime et Washington envisagera des « mesures réciproques » pour compenser toute taxe imposée aux navires américains, selon une note diplomatique.
Les délégués se réunissent cette semaine au siège de l’agence maritime de l’ONU pour négocier des mesures de décarbonisation visant à permettre à l’industrie mondiale du transport maritime d’atteindre le niveau zéro d’ici à 2050 environ.
Une proposition initiale présentée à l’Organisation maritime internationale (OMI) par un groupe de pays, dont l’Union européenne, visait à parvenir à un accord sur la première taxe carbone au monde prélevée sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le secteur du transport maritime.
« Les États-Unis rejettent tout effort visant à imposer des mesures économiques à leurs navires sur la base des émissions de gaz à effet de serre ou du choix du carburant », selon une démarche diplomatique envoyée aux ambassadeurs par les États-Unis.
« C’est pourquoi les États-Unis ne participeront pas aux négociations du troisième comité de protection du milieu marin de l’OMI, qui se tiendra du 7 au 11 avril, et demandent instamment à votre gouvernement de reconsidérer son soutien aux mesures relatives aux émissions de gaz à effet de serre qui sont à l’étude.
On ne sait pas combien de pays parmi les 176 membres de l’OMI ont reçu la note.
« Si une mesure aussi manifestement injuste devait être adoptée, notre gouvernement envisagerait des mesures réciproques afin de compenser toute taxe imposée aux navires américains et de dédommager le peuple américain pour tout autre préjudice économique causé par les mesures adoptées en matière d’émissions de gaz à effet de serre », indique la note de Washington.
Washington s’oppose également à « toute mesure proposée qui financerait des projets environnementaux ou autres sans rapport avec le secteur du transport maritime », ajoute la note.
Contactés mardi en fin de journée, les responsables américains à Washington n’ont pas fait de commentaires immédiats.
L’OMI n’a pas encore reçu de communication, a déclaré mercredi un porte-parole de l’OMI.
Le transport maritime, qui assure environ 90 % du commerce mondial et représente près de 3 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone, a fait l’objet d’appels de la part d’écologistes et d’investisseurs pour qu’il prenne des mesures plus concrètes, notamment en instaurant une taxe sur le carbone. (Reportage de Jonathan Saul, Michelle Nichols, Gram Slattery et Kate Abnett ; Rédaction de Sharon Singleton)