Fret maritime : pourquoi l’IA a le vent en poupe
4 avril 2025
4 avril 2025
Optimiser les routes maritimes, réduire les consommations de carburant et les émissions de gaz à effet de serre (GES), tracer et sécuriser les marchandises, gérer la conformité réglementaire et technique, telles sont les nouvelles applications de l’intelligence artificielle dans le fret maritime.
En ce qui concerne les routes maritimes, des éditeurs comme Amphitrite, Everstream Analytics, Marine Weather Intelligence, Sinay, True North Marine, etc., automatisent, grâce à l’IA, le calcul d’itinéraire en fonction des conditions météorologiques, des courants marins, de la vitesse du navire, des temps d’attente au port, de la disponibilité des carburants en escale… « A la suite des récentes attaques en mer Rouge, ces technologies ont permis d’étudier les possibilités de dérouter le trafic maritime en passant par le cap de Bonne-Espérance », remarque Nathalie Fabbe-Costes, directrice de recherche au Centre d’études et de recherche en gestion d’Aix-Marseille (Cergam).
En matière de gestion de flotte, les plateformes d’ABS Wavesight, Cloud Fleet Manager, Danelec, Hanseaticsoft, MariApps, ShipNet ou Veson Nautical couvrent la maintenance des navires, leur conformité réglementaire et technique, la gestion des équipages, la performance énergétique et l’optimisation des opérations.
« Les compagnies maritimes sont en train d’intégrer ces différentes technologies dans de véritables ‘tours de contrôle’ afin de disposer d’une vue consolidée et détaillée de leurs opérations dans le monde », décrit Jérôme Bour, associé au cabinet de conseil logistique Newton Vaureal.
Dans cet esprit, CMA-CGM a conclu avec Google un partenariat stratégique de cinq ans sur l’IA, afin d’optimiser les itinéraires maritimes, la manutention des conteneurs, la gestion des stocks et la livraison des marchandises. Au passage, l’armateur compte réduire à la fois ses coûts et son empreinte carbone. CMA CGM recourt également à la scale-up parisienne XXII, spécialiste de l’IA appliquée à la vision par ordinateur.
« Partout, en simultané et sans interruption, la solution donne la capacité d’identifier les conteneurs, contrôler le chargement et le déchargement des bateaux, remonter l’information horodatée en temps réel dans une base de données », explique William Eldin, PDG de XXII. De quoi connaître au fil de l’eau le niveau d’occupation des quais de chargement, détecter l’arrivée et le départ d’un train ou d’autres véhicules (camionnettes, poids lourds, vélos…).
Pour sa part, le marseillais Traxens mise sur ses capteurs pour conteneurs, équipés d’une carte SIM, qui communiquent leurs données aux autorités portuaires en se connectant à n’importe quel réseau cellulaire. « Nos algorithmes d’apprentissage automatique détectent les opérations frauduleuses, comme introduire des marchandises illicites dans le conteneur », précise Cédric Rosemont, PDG de Traxens.