La « soupe de plastique » s’épaissit en Méditerranée
29 novembre 2024
29 novembre 2024
Certaines zones dans la Méditerranée concentrent plus de 2 millions de fragments de plastique par km². C’est le triste bilan de l’expédition VigiePlastic menée l’été dernier au large des côtes corses et italiennes. Les scientifiques du voilier-laboratoire ont échantillonné 12 911 m3 d’eau de mer sur quelque 1 850 km. « Les concentrations retrouvées au cours de cette expédition dépassent toutes celles jusqu’alors décrites dans la littérature », alertent-ils.
La situation s’avère particulièrement grave au large du Cap Corse et de l’île toscane de Capraia. Une zone déjà étudiée en 2019 par le WWF Italie. À l’époque, les concentrations avaient été estimées à « seulement » 1,25 million de fragments par km². « Ces chiffres alarmants démontrent que cette zone de concentration de plastique persiste et s’intensifie, malgré les efforts pour réduire la pollution marine », a déclaré Bruno Dumontet, fondateur et chef d’Expédition MED, dans un communiqué.
Cette concentration localisée est due à des gyres temporaires qui se forment sous l’effet de courants qui piègent et rassemblent les déchets, créant ainsi des « soupes de plastique » dévastatrices pour l’écosystème marin. La densité de cette soupe au large du Cap Corse atteint environ quatre fois les niveaux observés dans le Pacifique Nord, le plus concentré des cinq gyres — permanents — identifiés dans les océans du globe. Les fragments pêchés provenaient à 69 % du polypropylène (PP) et à 21 % du polyéthylène (PE), des plastiques utilisés pour les emballages alimentaires et les plastiques à usage unique.