COP 29 : 250 milliards de dollars par an pour les pays en développement, le chiffre de la discorde
22 novembre 2024
22 novembre 2024
Et le site de la COP 29 à Bakou (Azerbaïdjan), se transforma soudainement en cocotte-minute. Le sommet, qui rassemble 197 pays, semblait pourtant bien poussif jusqu’à l’aube de ce vendredi 22 novembre, dernier jour, quand des boucles WhatsApp des uns et des autres se sont mises à fourmiller de rumeurs sur un nouveau texte. On devait avoir un projet à midi, heure locale.
Finalement, à la mi-journée heure française, c’est-à-dire avec quelques heures de retard, le projet est tombé comme une mauvaise nouvelle pour les ONG et les pays du Sud, le dernier projet d’accord de la présidence azérie de la COP29 proposant de fixer à 250 milliards de dollars par an d’ici 2035.
Cela représenterait deux fois et demie l’engagement actuel de 100 milliards de dollars par an pour 2020-2025. Mais les militants climatiques et de nombreux pays du Sud réclamaient au moins 1 000 milliards de dollars de contribution des pays développés à la finance climatique pour les pays en voie de développement.
C’est, certes, beaucoup de zéros alignés, mais « nous ne demandons qu’1 % du PIB mondial. Est-ce trop demander pour sauver des vies ? » interroge Juan Carlos Monterrey Gomez, négociateur du Panama.
Quelques heures avant que ne soit rendu public ce chiffre de la discorde, les ONG et des organismes d’aide au développement tentaient de mobiliser sur place sous le slogan : « Mieux vaut pas d’accord qu’un mauvais accord ».
Une fois la proposition tombée, Gaïa Febvre, responsable de la politique internationale au réseau action climat, s’énerve : « Ce texte est irrespectueux ! 2024 a été l’année la plus chaude et les désastres climatiques ne cessent de s’intensifier. Le changement climatique tue et après trois ans de négociations techniques les pays du Nord osent donner un chiffre ridicule ? Nous refusons d’y croire ! »
L’analyste en politiques financières climatiques Soomin Han compare cette proposition à une « salade de mots sans aucune valeur nutritionnelle ou assaisonnement » et encourage les États à le « renvoyer en cuisine ».
Un haut responsable américain présent à Bakou jugeait, lui, qu’il s’agit déjà d’un effort « extraordinaire ». Atteindre ce chiffre, deux fois et demie supérieur à la cible précédente, « nécessitera encore plus d’ambition », a-t-il dit sous le couvert de l’anonymat. Les États-Unis seraient très réticents à s’engager sur un chiffre supérieur.