Stupéfiant: en Arctique, des algues réalisent la photosynthèse sous une lumière quasiment inexistante

Des scientifiques allemands et leurs collègues ont découvert que des micro-algues de l’océan Arctique étaient capables de réaliser la photosynthèse dans l’obscurité presque totale qui règne juste avant le début de la nuit polaire. Leur étude évoque de futures applications en agriculture (The Guardian).

Quelle est l’intensité minimale de lumière nécessaire pour réaliser la photosynthèse, cette réaction chimique à la base de la quasi-totalité des réseaux alimentaires océaniques et terrestres ? Des micro-algues de l’Arctique viennent de repousser les limites envisagées jusqu’ici !

Entre septembre 2019 et octobre 2020, le navire allemand d’exploration océanographique Polarstern a dérivé à travers l’océan Arctique, permettant de recueillir pour la première fois des échantillons et de procéder à des mesures sur une année entière – y compris pendant la mystérieuse nuit polaire.

Des traces d’activité photosynthétique ont ainsi été repérées dans des échantillons d’eau, pourtant recueillis quelques jours avant le début de cette période d’obscurité. Et ce, à 86 degrés Nord, jusqu’à 50 mètres de profondeur sous la glace, là où ne filtrait quasiment aucune lumière, révèlent les auteurs d’une étude publiée le 4 septembre dans la revue Nature Communications (The Guardian).

 

 

Une intensité lumineuse 37 000 à 50 000 fois moindre

 

« Les conditions de luminosité typiques d’un jour clair en Europe sont plus de 37 000 à 50 000 fois supérieures à la quantité de lumière nécessaire à ces microalgues arctiques », comparent nos confrères.

Mais comment font ces minuscules organismes marins pour tirer profit d’une si maigre moisson lumineuse ? Les mécanismes en jeu ne sont pas encore connus. Mais ils pourraient permettre d’envisager des applications potentielles en agriculture.

Il s’agirait, par exemple, d’étendre la période de pousse des plantes cultivées dans les environnements peu gâtés par l’astre solaire – « même au Royaume-Uni », glisse le média britannique. Ou bien réduire l’éclairage dans les serres ou les fermes verticales afin d’économiser l’énergie. Voire, faire pousser des salades (ou autres) dans les vaisseaux spatiaux, sur Mars ou sur d’autres planètes…

Source: GEO