La fermeture de rideaux sur les Assises de l’économie de la mer a laissé place, mercredi 20 novembre, au rendez-vous de la décennie pour l’océan, en juin, à Nice. Je pense que ça n’arrive qu’une seule fois dans une vie, d’avoir un sommet des Nations unies sur l’océan en France
, enchérit Romain Troublé, directeur général de la fondation Tara ocean, qui présentera à cette occasion la goélette Tara Ocean aux Niçois.
Le navire aux multiples expéditions scientifiques a participé à la collecte de données de microbiomes marins et fait état des pressions subies par l’océan, notamment chimiques. Je suis très inquiet, pour les pêcheurs, surtout, qui sont au premier plan pour constater les conséquences sur les ressources
, remarque Romain Troublé.
Les équipes de Jacques Rougerie tentent, elles aussi, de constater ces conséquences. Avec le Sea orbiter, qu’il présentera à l’Unoc (projet de station sous-marine prévue pour 2028), l’architecte océanographe visionnaire souhaite s’immerger sur le long terme pour comprendre l’environnement comme on peut le faire sur terre. L’observation sur de longues périodes, sous pression, nous ouvre des perspectives que l’on ne peut pas avoir sur des missions d’exploration de quelques heures.
Trois rendez-vous pour préparer l’Unoc
Pour comprendre ces enjeux, les acteurs du monde scientifique ont leur propre rendez-vous en amont du sommet, du 4 au 6 juin, avec le One ocean science congress, du CNRS et de l’Ifremer, qui affiche l’ambition de poser les bases scientifiques de l’Unoc.
La gouvernance et la finance, via respectivement la coalition Ocean rise and resilience et le Blue economy and finance forum (BEFF), auront eux aussi leur introduction au rendez-vous des Nations unies, auxquelles l’ensemble des acteurs sont invités
, confirme Olivier Poivre d’Arvor, envoyé spécial du président de la République française pour l’Unoc et Ambassadeur pour les pôles et l’océan.
Le premier, la coalition Ocean rise and resilience, est déjà soutenu par 36 pays confrontés à la montée des eaux. Il vise à accroître le partage des connaissances et la coopération entre les collectivités, le 7 juin à Nice.
Le second aura lieu à Monaco, les 7 et 8 juin. Axé autour des acteurs économiques, le BEFF espère à terme voir 100 milliards d’investissements publics, privés et mixtes
dans les infrastructures des ports et les aménagements des territoires, annonce Ashok Adicéam, responsable de la préparation de l’Unoc au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères auprès d’Olivier Poivre d’Arvor. On lance le BEFF pour augmenter les engagements dans la transition et partager les données.
Des ambitions transversales et riches qui fourniront des recommandations et bases solides au congrès des Nations unies qui aura lieu, lui, du 9 au 13 juin.
Source: Le Marin