Le traité mondial contre la pollution plastique en danger

 

Un traité mondial visant à mettre fin à la pollution plastique pourrait être compromis, ont déclaré jeudi des négociateurs et des écologistes, avec de nouveaux signes indiquant que les pays pourraient ne pas être en mesure de se mettre d’accord sur des réductions de production.

Un document distribué par le diplomate qui préside les négociations, et vu par l’AFP, ne contient aucune formulation demandant des limites de production, considérées comme essentielles par de nombreux pays pour un traité fort.

Le document officieux est destiné à aider les négociateurs à progresser lors des négociations cruciales qui se tiendront le mois prochain à Busan, en Corée du Sud, en présence de représentants de quelque 175 pays.

Mais les pays restent très éloignés les uns des autres sur de nombreux points, et le projet de traité, comptant plus de 70 pages et truffé de positions contradictoires, est difficile à manier.

Ce nouveau document a toutefois permis de tirer la sonnette d’alarme.

 

« On estime qu’il est important de rehausser le niveau du non-papier, parce que sinon, on n’est pas d’accord », a déclaré à la presse en Colombie, en marge d’un sommet sur la biodiversité, la ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, en référence au document officieux.

« L’utilisation du plastique, si on ne fait rien, va tripler d’ici 2060: il ne faut pas avoir fait beaucoup d’études scientifiques pour comprendre que, même en devenant les champions du recyclage et de la collecte de déchets, on ne craquera pas le problème de la pollution plastique si on ne réduit pas l’utilisation et la production de plastique vierge », a-t-elle fait valoir.

Or, « ce n’est pas qu’une question de moyens, c’est une question de volonté politique », a dit la ministre française, en faisant valoir que des pays en développement comme le Rwanda souhaitent une formulation stricte et contraignante.

La France fait partie des membres de la High Ambition Coalition, qui milite en faveur d’un traité plus contraignant.

Source: Le Devoir