COP16 : enfin un accord sur la protection des océans et un autre sur le rôle des peuples indigènes
1 novembre 2024
1 novembre 2024
Les deux premières bonnes nouvelles de la COP16, qui se déroule à Cali, en Colombie, sont tombées le jeudi 31 octobre 2024. À la veille de la clôture du méga sommet de l’ONU sur la biodiversité, les 197 États membres ont approuvé deux accords à l’unanimité.
Le premier concerne la protection des écosystèmes marins internationaux. Les différentes parties “ont célébré une étape sans précédent dans la conservation des océans : l’adoption de l’accord mondial visant à identifier et à conserver les zones marines de grande importance écologique dans les eaux internationales”, explique le journal argentin La Nación.
Grâce à un mécanisme scientifique – et non plus géopolitique –, aboutissement de huit ans de tractations, la Conférence des Parties (COP) pourra à présent délimiter des zones de conservation de la biodiversité dans les eaux internationales sans affecter le droit et les compétences de chaque pays.
Cet accord revêt une importance cruciale à un moment ou les mers et les océans sont les espaces ou la perte de biodiversité est la plus rapide. Il s’aligne notamment sur les objectifs fixés lors de la précédente COP de Kumning-Montréal de protéger 30 % des terres et des mers d’ici 2030.
L’autre accord, informe le quotidien El País de Cali, concerne le plan de travail de l’article 8J sur les peuples indigènes.
Cette feuille de route “accorde une place de choix aux populations autochtones et locales en contrepartie du travail qu’elles accomplissent depuis de nombreuses années en matière de protection et de conservation de la biodiversité, qu’elles se sont engagées à poursuivre”.
Elle fait notamment la part belle à leurs “connaissances, innovations et pratiques […] qui incarnent des modes de vie traditionnelle présentant un intérêt pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité biologique et en favorisent l’application sur une plus grande échelle”.
C’est un autre élément crucial : la majeure partie des forêts tropicales les mieux conservées au monde se trouvent dans des territoires indigènes, selon l’Unesco, alors que l’ONG WWF a recensé un “déclin de 73 % de la taille moyenne des populations d’espèces dans le monde en seulement 50 ans (1970-2020)” .
Mais là où le bât blesse, c’est qu’il n’existe pas encore de consensus pour créer l’organisme qui permettrait de matérialiser le soutien et l’accompagnement financier et technique de cet accord. “La Russie et l’Indonésie ne sont pas d’accord pour l’instant avec la création d’un organe subsidiaire pour les peuples indigènes”, car il aurait une implication sur leurs relations historiques avec les peuples autochtones, a déclaré la présidente colombienne de la 16e conférence de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB), Susana Muhamad, également ministre de l’Environnement de Colombie.
Il reste donc moins de 24 heures pour résoudre ce différend et débloquer le financement de la conservation de la biodiversité afin que la COP16, véritable succès populaire, ne se transforme en un échec sur le plan des négociations.
À rebours des pronostics sur une prolongation samedi des négociations à Cali, Susana Muhamad a assuré que la plénière finale se déroulerait bien vendredi soir mais qu’elle promettait d’être “palpitante”, vu le nombre de questions non résolues, relate l’AFP. Elle a multiplié jeudi les rencontres bilatérales confidentielles, afin de finaliser les textes de compromis pour rapprocher les pays riches et ceux en développement, dont les positions sur les questions financières sont à peu près immuables depuis l’ouverture du sommet le 21 octobre.