La piraterie maritime recule dans les eaux du golfe de Guinée et de la Somalie

 

Après plusieurs années de grande insécurité dans les eaux au large de la Somalie et du golfe de Guinée, la navigation maritime vers les ports africains de ces régions retrouve des perspectives. De quoi intéresser les armateurs et chargeurs internationaux.

Foyers traditionnels de la piraterie maritime en Afrique, le golfe de Guinée et la Somalie ont respectivement enregistré seulement 12 et 8 incidents du genre sur les 3 premiers trimestres de 2024, selon le Bureau maritime international (IMB). C’est le plus bas niveau d’insécurité depuis 30 ans, et cela s’explique principalement par des actions entreprises par divers pays pour renforcer la sécurité de leurs côtes.

Le Nigeria, qui est la principale base arrière des pirates dans le golfe de Guinée, a par exemple beaucoup rehaussé les capacités de sa marine dans le cadre du programme de patrouille, de riposte et de sécurisation « Deep Blue », qui a vu l’acquisition de plusieurs équipements militaires et la formation de soldats à ce type d’opérations.

La montée des attaques de pirates avait détourné plusieurs compagnies maritimes de certains ports des régions susmentionnées. Celles qui avaient continué leurs dessertes imposaient des taux de fret plus élevés, tandis que les compagnies d’assurance avaient commencé à prélever des primes d’assurances plus conséquentes, en raison des risques.  

Les nouveaux chiffres sont ainsi de nature à redonner de l’assurance à l’industrie, par rapport aux facteurs de risque susceptibles d’occasionner une hausse du taux de fret, dans un contexte où la chaîne d’approvisionnement mondiale subit la pression des conséquences d’autres situations comme les tensions en Mer Rouge et le conflit entre la Russie et l’Ukraine.         

A l’échelle mondiale également, 79 incidents ont été signalés de janvier à septembre 2024, soit 20 de moins qu’au cours des 9 premiers mois de 2023. « 62 navires ont subi un abordage dans le monde, 6 autres ont été détournés, 2 ont été la cible de tirs et 9 ont fait l’objet de tentatives d’attaque. Dans 86% des cas signalés, l’accès aux navires s’est fait dans l’obscurité. La violence envers les membres de l’équipage demeure préoccupante : 111 personnes ont été prises en otage, 11 ont été kidnappées et 3 ont été menacées. Dans 45 des cas signalés, les auteurs étaient armés de fusils et de couteaux » d’après les détails fournis par l’IMB.

Source: agenceecofin