Le Vendée Globe et l’UNESCO s’allient pour protéger l’Océan

 

À l’occasion de la plus grande course en solitaire et sans escale autour du monde, l’UNESCO va fournir un équipement très spécial à certains des skippers du Vendée Globe.

Le 10 novembre 2024 à 13h02, 40 skippers venant des quatre coins du monde vont s’affronter pour savoir lequel d’entre eux est capable de réaliser un tour du monde le plus rapidement possible. Le record à battre du Vendée Globe ? 74 jours 3 heures 35 minutes et 46 secondes. Tenu par Armel Le Cléac’h depuis 2016. 

Seulement, cette édition 2024 du Vendée Globe va être particulière. En effet, cette année, la compétition s’allie à l’UNESCO pour une noble cause : protéger l’Océan. 

 

En quoi va consister la mission conjointe de l’UNESCO et du Vendée Globe ? 

 

Tous les skippers du Vendée Globe ne sont pas concernés. En effet, seuls 25 d’entre eux, sur la base du volontariat y participeront. Depuis leur embarcation respective, ils ne vont pas avoir pour mission de défendre corps et âme l’Océan à proprement parler. 

Premièrement, parce que ce n’est pas physiquement possible. Deuxièmement, parce que la course qui va les mettre à rude épreuve face aux éléments va accaparer beaucoup de leur attention et de leur concentration. En revanche, ils pourront de manière ponctuelle y participer. 

En effet, le Vendée et Globe et l’UNESCO vont donc permettre à 25 skippers de prendre à leur bord des équipements scientifiques qui visent à “faire progresser la recherche océanographique et les modèles de prévisions météorologiques.” peut-on lire dans le communiqué conjoint des deux organisations. 

L’annonce du Vendée Globe précise que les équipements concernés sont : 

  • Des bouées de surface
  • Des stations météorologiques
  • Des flotteurs profileurs autonomes de subsurface Argo (appareil qui mesure à la pression, la température et la salinité de l’eau de mer)
  • Des bouées éducatives
  • Des thermosalinographes (appareil de mesure en continu de la salinité et de la température de la surface de l’Océan)

De quoi récolter des données pendant toute la durée de la course pour alimenter le GOOS ou le Système mondial d’observation de l’Océan. 

 

Quelle zone va être notamment étudiée ?

 

Aujourd’hui, grâce aux données satellites ainsi que grâce aux actuels instruments installés de par le monde, nous connaissons de manière générale, la santé de l’Océan. Cependant, bien que nous puissions affirmer cela, il reste encore quelques zones blanches sur la carte. 

Ainsi, grâce au Vendée Globe, le GOOS va pouvoir récolter des informations capitales sur la santé de l’Océan dans la région appelée du Grand Sud. Considérée comme un désert maritime, les conditions y sont extrêmes et très peu sont ceux qui souhaitent ou arrivent à s’y aventurer sans encombre. 

Cauchemar pour les uns, élément de fascination pour les autres, le Grand Sud est un passage obligé du Vendée Globe. C’est un passage charnière entre l’Océan Pacifique et l’Océan Indien. Si on la considère comme un désert maritime, c’est tout simplement parce que la “terre” la plus proche des marins est le bateau sur lequel ils sont, tout le reste n’est qu’eau salée et extrêmement agitée. 

 

 

Découverte des équipements un peu moins d’un mois avant le début de la compétition

 

Pour avoir le temps de se familiariser avec les instruments qui seront ajoutés à leur embarcation, les skippers du Vendée Globe vont recevoir leur équipement le 22 octobre 2024, soit un trois semaines avant le grand départ. 

Sur les conseils avisés du CNES, de l’Ifremer, de Météo France et d’OCEANOPS ainsi que de leur formation, les skippers vont apprendre à s’en servir, mais aussi savoir quand ils devront les déployer. 

Cette édition 2024 qui sera un test grandeur nature durant la compétition, verra sa base du volontariat s’effacer en 2028. En effet, “conformément aux engagements pris par le Vendée Globe auprès de l’UNESCO, l’embarquement de ces instruments sera rendu obligatoire pour tous les concurrents dans les règles de la course à compter de l’édition 2028.” peut-on lire en conclusion du communiqué. 

Source: Science & vie