10 sites pour «Regarder le glacier s’en aller»
8 août 2024
8 août 2024
Tous publics, l’exposition incite à admirer ce qui peut encore l’être. On vous aide à faire des choix parmi ses 35 sites disséminés dans tout le pays.
Peu importe si trois cantons manquent à l’appel de «Regarder le glacier s’en aller», l’événement de l’été 2024, d’une envergure que la Suisse n’a jamais connue, est bien une exposition nationale. Bernard Fibicher, ancien directeur du Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne, ne craint pas de l’affirmer. Lui qui, avec la plasticienne genevoise Carmen Perrin et l’essayiste et journaliste vaudoise Lorette Coen, a réuni plus de 80 artistes sur 35 sites incontournables ou confidentiels, muséaux ou en pleine nature, entre les Grisons, Aarau, Aletsch, Sion, Berne, Lausanne et Genève.
Lucide sur le recul des glaces, avertie et au contact des scientifiques, parfois critique, sans oublier l’autocritique, l’union sacrée s’est faite sur un ton «apaisant», volontairement autre que celui du catastrophisme. Dans le souvenir des romantiques qui puisaient dans ces mers de glace toute la puissance d’un regard. Actifs, au cœur des métamorphoses actuelles. Ou prospectifs, et déjà… le jour d’après. Il paraît que certains visiteurs ont fait le choix de tout voir, un défi difficile à tenir: on vous propose dix sites pour varier les découvertes.
Capitale vaudoise autant que d’un nombre certain de musées, Lausanne marque son enthousiasme en multipliant les regards sur «le glacier qui s’en va». À commencer par le Musée historique, qui signe un riche parcours entre sciences, témoignages, exploits et perspectives artistiques, le tout se mêle sur un même plan. Sur le site de Plateforme10, si la participation du Mudac à l’événement s’achève le 4 août, le Musée cantonal des beaux-arts orchestre un face-à-face entre passé et présent, entre le glacier du Rosenlaui (BE), peint – ténébreux et lointain – par Diday en 1841 et l’étrangeté indéfinie des sons émis par des glaciers islandais, enregistrés par l’Écossaise Katie Paterson et gravés sur des disques d’eau de fonte congelée.
Les 900 stèles de marbre blanc taillées comme des plaques de glace par la Valaisanne Rahel Oberhummer et disposées devant le Musée historique sont des «Traces of Disappearance», indique le titre de l’œuvre. Comme dans un mémorial, leur nombre impressionne, leur silence pèse.
Jusqu’au 29 août. www.bhm.ch/fr/expositions/expositions-actuelles/traces-of-disappearance
Les cristaux de «Gravity Flow» déposés par Douglas Mandry au Pavillon Sicli ne sont pas qu’une des incantations poétiques, ils reflètent des formes observées dans des crevasses par le Genevois. Comme la majorité des artistes présents dans l’exposition, le plasticien va sur le terrain, il y puise son inspiration et la nourrit de contacts avec les scientifiques.