La Norvège réaffirme sa souveraineté sur l’archipel arctique du Svalbard, un lieu hautement stratégique
3 juillet 2024
3 juillet 2024
La Norvège vient de mettre un coup d’arrêt au projet de vente du domaine de Søre Fagerfjord sur l’archipel stratégique du Svalbard dans l’Arctique. Situé entre la Norvège continentale et le pôle Nord, ce terrain privé suscite la convoitise en raison de sa situation géographique, mais également des possibilités données aux signataires du traité de 1920 d’exploiter les ressources de ce territoire.
La Norvège a décidé de ne pas autoriser la vente d’un terrain au Svalbard souhaitant ainsi réaffirmer sa souveraineté ce petit territoire situé à l’extrême nord du pays. L’État invoque la loi sur la sécurité nationale pour exiger qu’une vente et même l’ouverture de négociations soient soumises à son approbation.
« Les propriétaires actuels de Søre Fagerfjord (…) sont ouverts à la vente à des acteurs qui pourraient défier la législation norvégienne au Svalbard », a fait valoir la ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Pêche, Cecilie Myrseth, dans un communiqué. « Cela pourrait perturber la stabilité dans la région et potentiellement menacer les intérêts norvégiens », a-t-elle ajouté.
Le vendeur serait, selon des médias norvégiens, une société contrôlée par une Russe naturalisée norvégienne. Son avocat a précisé avoir reçu des « marques d’intérêt concrètes » de la part de potentiels acquéreurs chinois. Me Kyllingstad n’a pas immédiatement réagi à l’annonce de l’état norvégien.
Les Russes sont très présents sur cet archipel grand comme deux fois la Belgique. En 1920, un traité fut signé, confiant à la Norvège la souveraineté de ce petit territoire, mais avec la possibilité pour les autres nations signataires de venir y exploiter les ressources naturelles « sur un pied de parfaite égalité ». C’est à ce titre que la Russie y est toujours présente.
Dans un contexte de tensions entre la Russie et l’Occident, mais également de recul de la banquise, la situation de l’archipel du Svalbard est étudiée de près. De nombreux scientifiques s’y relaient pour prélever des données climatiques et environnementales. Par ailleurs, l’ambiance dans l’enclave russe de Barentsburg peuplée de Russes et d’Ukrainiens suscite l’inquiétude. L’entreprise publique russe Arktikugol y a fièrement hissé ces dernières semaines des drapeaux soviétiques.
En 2016, le gouvernement norvégien avait déboursé 33,5 millions d’euros pour acheter, près de Longyearbyen, principale localité de l’archipel, l’avant-dernier terrain encore privé au Svalbard qui, disait-on déjà, suscitait l’intérêt d’investisseurs chinois.