L’étude parue ce mardi confirme cette hypothèse et la quantifie. A mesure que l’eau de mer se réchauffe, elle ouvre des cavités dans la glace, accélérant l’intrusion qui fait fondre la glace en la chauffant par le bas, explique l’auteur principal de l’étude, Alexander Bradley. Cela «peut conduire au dépassement d’un point de bascule, au-delà duquel l’eau de l’océan s’introduit de manière illimitée sous la calotte glaciaire, via un processus de fonte incontrôlée», affirme l’étude.
«Nécessité d’une action climatique urgente»
Lorsque la fonte accélérée dépasse la formation de nouvelle glace sur le continent, le niveau de la mer augmente, menaçant les populations côtières partout dans le monde. Problème, les modèles utilisés par le Giec pour projeter l’impact du réchauffement climatique sur l’Antarctique n’ont pas pris en compte ce phénomène. Ils ont également systématiquement sous-estimé la perte de glace observée jusqu’à présent, pointe l’étude, qui estime que ces modèles doivent être mis à jour.
«Cela ne fait que souligner la nécessité d’une action climatique urgente afin d’éviter que ces points de bascule ne soient dépassés», souligne Alexander Bradley, chercheur au British Antarctic Survey. En mai, la température des océans de la planète a encore battu, pour le 14e mois d’affilée, un nouveau record mensuel, atteignant 20,93 °C de moyenne, selon le réseau européen Copernicus. «Chaque dixième de degré (de réchauffement) nous rapproche de ce genre de processus, ces points de bascule sont de plus en plus proches», alerte encore l’expert.
Source: Libération