Pour la 1ère fois l’aquaculture dépasse la pêche mais l’Afrique reste à la traîne
13 juin 2024
13 juin 2024
La production halieutique et aquacole mondiale a atteint un record de 223,2 millions de tonnes (Mt) en 2022, soit 4,4% de plus qu’en 2020, pour une valeur estimée à $472 milliards, selon l’édition 2024 du rapport de la FAO sur La Situation mondiale des pêches et de l’aquaculture. Le rapport montre aussi que pour la première fois l’aquaculture est devenue le principal producteur d’animaux aquatiques, devant la pêche de capture. La production aquacole mondiale a atteint le niveau sans précédent de 130,9 Mt, dont 94,4 Mt d’animaux aquatiques, soit 51 % d’animaux aquatiques.
Une tendance qui devrait se poursuivre jusqu’en 2032. La production mondiale d’animaux aquatiques devrait atteindre 205 Mt d’ici à 2032, dont 111 Mt provenant de l’aquaculture et 94 Mt de la pêche de capture, soit une augmentation de 17 % et de 3%. Ainsi, observe la FAO, l’aquaculture représentera 54 % de la production totale d’animaux aquatiques et fournira 60% des produits alimentaires aquatiques destinés à la consommation humaine, estimés à 184 Mt, soit 90 % de la production totale.
Toutefois, l’aquaculture reste dominée par un petit nombre de pays. Environ 90 % de la production animale est concentrée en Asie avec parmi les dix producteurs mondiaux le Bangladesh, la Chine, l’Inde, l’Indonésie, les Philippines et le Vietnam. L’Afrique ne représente que 1,9 % de la production animale aquacole mondiale.
Quant à la production mondiale de la pêche de capture des animaux aquatiques, elle est quasi stable depuis plusieurs années, se situant à 92,3 Mt en 2022.
Durabilité, peut mieux faire
En 2021, 62,3% des stocks sont exploités de manière durable, soit une baisse de 2,3% par rapport à 2019. Si la situation tend à s’aggraver au fil des temps, le rapport observe aussi des évolutions positives. Ainsi, par exemple, 75% des principales espèces de thon sont aujourd’hui exploitées de manière durable, contre à peine 40% il y a dix ans. Ou encore dans l’Atlantique Nord-Est, seuls 25 % des stocks étaient exploités de manière durable en 2000, ils le sont aujourd’hui à 74 %.
Rythme soutenu de la consommation
Depuis 1961, consommation apparente d’aliments aquatiques d’origine animale progresse à un rythme presque deux fois supérieur au taux d’accroissement de la population. En 2022, elle est de 165 Mt, soit 20,6 kilos par habitant contre seulement 9,1 kg/hab en 1961. D’ici 2032, elle progressera de 12 % pour atteindre en moyenne 21,3 kg/hab. Mais en Afrique, la consommation apparente par habitant continuera de diminuer.