Alerte : les exploitations minières des fonds marins risquent d’empoisonner les océans

 

Selon des chercheurs néerlandais, l’exploitation minière des fonds marins serait susceptible de générer des nuages de poussières sous-marins sur plusieurs kilomètres, ce qui est une véritable menace pour les espèces les rencontrant.

 

Des exploitations dangereuses pour la faune marine

 

Les fonds marins sont, comme pour la surface, riches en minerais, ce qui engendre une multiplication des projets d’exploitation minière. C’est par exemple le cas dans la zone de Clarion-Clipperton située entre le Mexique et Hawaï où 17 contrats d’exploration minière en eaux profondes ont été accordés.

Or, ces exploitations minières sous-marines s’accompagnent d’une grande menace pour la biodiversité. En étudiant justement la zone de fracture de Clipperton, l’Université d’Utrecht aux Pays-Bas a découvert que l’exploitation des fonds marins, reproduite par les chercheurs pour une expérience, générait d’importants nuages de poussières se déplaçant sur de grandes distances dans l’eau.

Dans cette zone, l’extraction des sédiments des fonds marins afin d’en extraire des nodules de manganèse serait en effet à l’origine de gigantesques nuages de poussières. Toutefois, ces nuages ne restent pas seulement sur place, une large partie se déplace au gré des courants sur une distance pouvant aller jusqu’à 5 kilomètres, ce qui représente une menace pour la faune sous-marine.

Ces nuages sont en effet chargés de sédiments toxiques, auparavant enfouis dans le sol océanique. Ainsi, les exploitations minières diffusent de ce fait ces métaux lourds sur plusieurs kilomètres, métaux lourds qui s’accumulent ensuite dans la chaîne alimentaire, menaçant de nombreuses espèces.

 

Un risque majeur pour la biodiversité

 

La vie sous-marine est en effet très fragile à cette profondeur et le moindre changement de la composition de l’eau peut anéantir des centaines de milliers d’animaux marins. La toxicité des sédiments menace en effet rapidement les organismes peu mobiles comme les coraux et les éponges et peut également durement toucher les espèces plus mobiles en empoisonnant leur source de nourriture.

La modification de la composition de l’eau ouvre également la voie aux espèces invasives, qui risquent de remplacer progressivement celles présentes à l’origine et ainsi bouleverser la biodiversité d’un secteur donné, ce qui peut ensuite se répercuter sur de plus larges régions.

D’autres études effectuées sur le sujet ont également démontré que la pollution sonore liée au déploiement des engins prévus pour les opérations minières menace également de nombreuses espèces. Les sons produits par les véhicules et robots télécommandés risquent en effet de chevaucher les fréquences auxquelles les cétacés communiquent, ce qui peut provoquer un masquage auditif et un changement de comportement chez les mammifères marins.

À ce jour, l’exploitation minière des fonds marins est interdite sur la majeure partie du globe mais les projets de ce type d’exploitation se multiplient toutefois progressivement, en raison de la pression commerciale et du besoin en certains minerais, notamment ceux nécessaires à la construction d’appareil électroniques. Toutefois, les auteurs de l’étude en question sont formels, nous ne devrions pas dégrader des zones encore majoritairement inexplorées sans en connaître les conséquences futures sur la faune marine.

Source: Tameteo