La crevette qui «unit» deux continents
31 mai 2024
31 mai 2024
La coopération algéro-américaine traverse les océans. Un projet d’aquaculture ambitieux voit le jour,il cdncerne la crevette qui aura, désormais, un goût bien américain. Un projet important dans le domaine de l’aquaculture a été signé, hier, après-midi entre l’entreprise privée algérienne Aqua Continental et l’entreprise américaine Ese Industries. Ce projet vise, à long terme, à assurer l’autosuffisance de l’Algérie dans l’élevage de la crevette et l’alimentation nécessaire pour ce type d’activité.La cérémonie de signature, qui s’est tenue au siège de l’ambassade des États-Unis à Alger, a vu la présence de l’ambassadeur américain, Elisabeth Moore Aubin. Elle a marqué sa présence en soulignant que ce contrat témoigne de la collaboration réussie entre son pays d’origine et son pays d’adoption. «Cette crevette élevée en Algérie avec le concours d’une technologie américaine, témoigne du partenariat gagnant-gagnant entre l’Algérie et les USA,» s’est-elle félicitée. «Il montre les possibilités de business et de collaboration entre les deux pays et ouvre la voie à des contrats du même type dans un avenir proche,» a ajouté l’ambassadeur. «Je suis vraiment ravie pour la concrétisation de ce deuxième projet,» s’est-elle réjouie avant de remercier l’entreprise Aqua Continental d’avoir choisi comme partenaire une entreprise du pays de l’Oncle Sam.Madjid Abaoub, manager général d’Aqua Continental, a également remercié l’ambassadeur américain pour son aide précieuse ainsi que son partenaire américain.
Il a indiqué que ses associés et lui ont investi 8 millions d’euros dans ce projet d’envergure. «Il doit nous permettre d’assurer une autosuffisance de toute la chaîne de production de crevettes d’élevage,» a-t-il indiqué avec beaucoup de fierté. Il a précisé que le projet a été implanté à Oued Rhiou, dans la wilaya de Relizane. «Il entre dans le cadre de la stratégie du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de diversifier l’économie nationale, de créer de la richesse et de réduire les importations,» a-t-il ajouté.Le projet, qui a commencé à voir le jour il y a deux ans, a déjà abouti à la signature de deux contrats avec des partenaires américain et sud-coréen. Le premier contrat concerne la reproduction des crevettes, le second leur grossissement, et celui d’aujourd’hui leur alimentation. «Le contrat d’aujourd’hui vient boucler la boucle pour assurer notre indépendance et autosuffisance, sans recourir à l’importation,» s’est-il réjoui. Jusqu’à présent, les crevettes étaient entièrement importées en Algérie.»Il s’agit du premier projet de ce genre en Algérie et en Afrique. Nous espérons qu’il servira de projet pilote afin qu’à long terme, nous n’ayons plus besoin d’importer. Nous pourrons même exporter, et les Algériens auront ces crustacés à bas prix,» a-t-il expliqué. Ce projet est également créateur de richesse, puisqu’il permettra de se passer des importations et de créer des emplois dans une région isolée. «150 à 200 emplois directs et indirects sont prévus pour un début,» a-t-il dit.De plus, une surproduction de bébés crevettes et d’aliments est prévue, permettant d’alimenter le reste du marché national. «À moyen terme, nous visons l’exportation des trois éléments que nous produisons,» a-t-il rapporté. Le projet est également bénéfique pour l’agriculture, grâce au recyclage de l’eau des bassins pour récupérer des fertilisants naturels très puissants.Un transfert de technologie est prévu, avec des employés algériens qui iront se former au Kansas, aux États-Unis.
Le projet est si important que Josef Walter Barbi, P-DG d’Ese Industries, a fait le déplacement en Algérie malgré sa santé fragile. Barbi s’est réjoui de conclure ce premier contrat en Afrique et assure que les 40 ans d’expérience de son entreprise seront mis à profit pour la réussite du projet. «L’Algérie a plus de 1300 km de côtes, elle a tout pour être un leader mondial dans l’aquaculture. Nous espérons que ce contrat ouvrira la voie à cette ambition,» a-t-il soutenu.L’homme d’affaires américain a exprimé sa satisfaction quant à la qualité du projet de son partenaire algérien. Il espère que ce partenariat en Algérie ouvrira la porte à d’autres collaborations avec des pays africains, transformant ainsi l’Afrique en un «grand océan» mondial de l’aquaculture…