Commerce mondial des ressources halieutiques : Sidi Touré, président de la COMHAFAT, présente le potentiel africain et fait un plaidoyer
31 mai 2024
31 mai 2024
Le ministre ivoirien des Ressources Animales et Halieutiques, Sidi Touré par ailleurs Président de la Conférence ministérielle sur la Coopération Halieutique entre les États Africains riverains de l’océan Atlantique (COMHAFAT), a pris part, à Istanbul en Turquie, à l’ouverture de SEAFOOD EXPO EURASIA.
Ce Salon international qui a traité des questions de la pêche, de l’aquaculture et de la transformation des produits qui y sont issus s’est tenu du 15 au 17 mai 2024. Il a réuni plusieurs pays d’Europe et d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Cette énième tribune a été l’occasion pour le ministre Sidi Tiémoko Touré de présenter le potentiel africain en termes de ressources halieutiques mais également de faire un plaidoyer à la communauté internationale en faveur d’une forte plus-value au profit du continent africain.
Citant un rapport de la Banque mondiale, le président de la COMHAFAT a relevé que « certaines zones de pêche les plus fertiles au monde se trouvent au large des côtes africaines ». Ce sont environ « 4,6 millions de tonnes de poissons » qui sont pêchées par an dans les eaux maritimes du continent auxquelles s’ajoutent, a-t-il indiqué, « un total de 2,3 millions de tonnes provenant de la pêche continentale et 0,7 millions de tonnes provenant de l’aquaculture ».
Le tout pour un volume financier estimé à environ « 4,9 milliards de dollars US (…) ». A l’en croire, le secteur de la pêche constitue un vivier important de « revenus et d’emplois ruraux » avec une soutenabilité de la sécurité alimentaire. Attirant des investissements locaux et étrangers considérables, ce secteur constitue une « source substantielle de devises et de financement pour les budgets publics ». Ainsi l’on a pu constater ces dernières années, un développement soutenu du commerce mondial de poissons, les produits de la pêche et de l’aquaculture (+68 millions de tonnes) comptant parmi les produits alimentaires échangés au monde avec une participation des pays en développement de « 31% du total mondial en valeur et de 49% en volume », a-t-il poursuivi.
Nonobstant ce grand potentiel halieutique, Sidi Touré a déploré la faible participation de l’Afrique avec un taux estimé à seulement « 4,6% de la valeur total du commerce mondial ». D’ailleurs, le paradoxe est que le continent demeure fortement tributaire des importations. C’est pourquoi, il a appelé à rompre d’avec cette situation en permettant l’accès à des marchés lucratifs. Ce qui suppose qu’il « faut avoir la capacité de répondre à de nombreuses exigences, notamment respecter les mesures non tarifaires relatives à la protection des consommateurs et à la protection environnementale et sociale et d’utiliser des systèmes de traçabilité transparents et fiables (…) ». « Il est crucial de trouver un équilibre judicieux qui aligne la croissance économique, le bien-être social et la protection de l’environnement. En intégrant ces dimensions, les sociétés et les communautés de pêche peuvent relever les défis actuels tout en préservant les ressources et les opportunités pour les générations futures. Cela nécessite une collaboration entre les organisations régionales, les agences gouvernementales, les entreprises, les communautés et les individus pour créer un avenir durable et prospère », a insisté le ministre Sidi Touré tout en prenant en exemple les actions initiées par la COMHAFAT.
En la matière, la COMHAFAT est une organisation intergouvernementale créée en 1989, elle regroupe 22 pays africains allant du Maroc à la Namibie. Son objectif principal est une coopération efficace et active entre les Etats membres pour la préservation des ressources halieutiques et le développement durable de la pêche dans la région. Elle promeut l’adoption d’une approche régionale intégrée pour résoudre les problèmes communs selon son slogan « Exploiter aujourd’hui sans compromettre demain… ».
Le ministre ivoirien des Ressources animales et Halieutiques a, pour conclure, souhaité que ce salon soit le lieu « où les hommes d’affaires et les opérateurs de pêche de différentes parties du monde pourront discuter des opportunités de renforcer les relations de coopération existantes et d’explorer de nouveaux domaines de collaboration sur la base du principe gagnant-gagnant ».
Pour rappel, SEAFOOD EXPO EURASIA, se veut un nouvel instrument international de communication entre les entreprises impliquées dans le secteur de la pêche et les secteurs qui y sont étroitement liés. Destinée à apporter une nouvelle réflexion à la communauté mondiale de la pêche, l’exposition a réuni des entreprises de pêche, d’aquaculture, de transformation, de construction navale, de logistique et d’emballage. Avec en prime de ‘‘libérer des frontières politiques et géographiques’’, ce salon a été initié « pour unir les pays d’Europe et d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine en un seul lieu ».