La plateforme Abalobi permet à 1 600 pêcheurs artisanaux sud-africains d’écouler directement leurs prises dans les restaurants et chez les particuliers. Ses applis leur permettent de retrouver une forme d’équité dans l’accès aux ressources, explique “The Guardian”.
Wilfred Poggenpoel, 59 ans, est pêcheur à Lambert’s Bay, charmante cité balnéaire appréciée des surfeurs à quelque 270 kilomètres au nord du Cap, qui abrite 17 000 couples reproducteurs de fous du Cap [une espèce d’oiseaux marins]. Il y a cinq ans, il a décidé de rejoindre la place de marché virtuelle Abalobi, qui permet aux pêcheurs comme lui de vendre leurs prises directement aux restaurants, aux poissonneries et aux consommateurs à l’aide d’une application dédiée.
“J’en tire un meilleur prix et je peux vendre plus d’espèces, explique-t-il. Je me suis acheté un moteur de 60 chevaux que je n’aurais jamais pu m’offrir. J’ai même fait l’acquisition d’un deuxième bateau.” Abalobi lui permet, dit-il, d’éviter de passer ses journées en ville à essayer d’écouler son poisson.
“Ma qualité de vie s’est améliorée. J’ai même pu consacrer une partie de mon temps libre à ma communauté afin de venir en aide à des personnes âgées.”
Abalobi (qui signifie pêcheur en xhosa, l’une des langues officielles en Afrique du Sud) est une association technologique à but non lucratif qui s’efforce de soutenir les petits pêcheurs sud-africains. Alors qu’ils forment l’essentiel de l’industrie nationale de la pêche, ils en sont le plus souvent exclus sur le plan financier.
Trois applis sont au cœur de la plateforme. Sur Abalobi Fisher, qu’utilise Wilfred Poggenpoel, les pêcheurs entrent les détails de leurs prises quotidiennes dans une base de données. L’appli Marketplace informe ensuite les restaurants, les hôtels et les particuliers des stocks disponibles et leur permet de s’approvisionner directement auprès des intéressés en poisson frais, entièrement traçable et pêché à la ligne. L’appli Monitor reprend les données fournies par les pêcheurs et permet aux scientifiques de mieux gérer les zones de pêche et les populations de poissons.
Source: Courrier international