« Le Fermier des océans » : pour une aquaculture raisonnée

 

Une trajectoire de vie cabossée qui l’a amené à créer un modèle de ferme marine repris aujourd’hui par quelque 10.000 nouveaux fermiers : tel est le récit passionnant que nous livre ici l’Américain Bren Smith.

 

Le petit pêcheur devient pilleur globalisé

 

Il naît dans un village de Terre-Neuve, au Canada, une île de pêcheurs qui l’habitera toute sa vie. Lorsque sa famille déménage aux États-Unis, il perd ses repères et quitte l’école à 14 ans. Après une période chaotique, il devient à 17 ans pêcheur en Alaska. Les années 1980, « celles des harengs fourrés à l’héroïne », qui permettent de payer les factures, sont aussi celles de l’industrialisation des océans, qui transforme le petit pêcheur en pilleur globalisé : « Pour satisfaire les envies voraces de junk food, on broyait des écosystèmes entiers à coups de chalut. »

Dix ans plus tard, l’effondrement des stocks de morue finit par mettre les pêcheurs au chômage. Bren Smith s’essaie ensuite à l’aquaculture – un véritable « cauchemar environnemental« , qui nécessite 10 kg de poissons sauvages pour obtenir un kilo de saumon d’élevage – avant de trouver sa voie dans l’ostréiculture.

 

Un pari à gagner

 

Mais, après le passage de deux ouragans qui ravagent son exploitation, il décide de diversifier sa production, alliant algues et divers mollusques indigènes. Reste à persuader les consommateurs de manger ses « légumes de la mer« . Il va pour cela embarquer dans l’aventure de grands chefs cuisiniers et gagner peu à peu son pari en offrant une solution pour nourrir les 9,8 milliards d’individus qui composeront la population mondiale en 2050, tout en respectant l’océan.

Source: sciencesetavenir