Du méthane se déplace dangereusement sous le permafrost de l’Arctique

 

Les scientifiques ne savent pas encore où, ni quand la menace frappera, mais ce qui est sûr c’est que d’énormes quantités de méthane (un combustible fossile très puissant) se cachent sous le sol gelé d’Arctique et risquent de se diffuser dans l’atmosphère, indique ScienceAlert. En effet, le pergélisol –communément appelé permafrost et qui correspond à la portion du sol restée plus de deux ans à une température inférieure à 0°C– est en train de fondre et menace de libérer ce «monstre de méthane».

C’est ce qu’a révélé une analyse de la distribution du méthane en profondeur dans l’archipel du Svalbard, situé dans l’océan Arctique, menée par des chercheurs norvégiens. Les résultats ont récemment été publiés dans la revue Frontiers.

En examinant les données de huit puits d’exploration forés par des entreprises de combustibles, l’équipe scientifique a constaté que la moitié contenaient d’importantes accumulations de méthane. Ce qui veut dire que l’hydrocarbure, logé à deux mètres sous la surface du sol, peut facilement migrer vers la surface. Cette situation est sûrement similaire dans d’autres parties de l’Arctique, qui possèdent des origines géologiques semblables.

Une situation qui peut évoluer rapidement

Dans les vallées, le permafrost est assez solide et semble «constituer un scellant efficace», indique ScienceAlert. Cela empêche, pour l’instant, le méthane en profondeur de s’échapper dans l’atmosphère. Mais pour les zones montagneuses, c’est une autre histoire car elles forment des barrières beaucoup moins solides. Les scientifiques expliquent que les zones en altitude disposent de moins d’eau, ce qui entraîne la formation d’une glace plus fine et plus irrégulière sur le sol gelé du pergélisol. Lorsque les sociétés d’exploitation des combustibles fossiles forent dans ces zones, elles trouvent moins de méthane, ce qui induit que ce dernier a déjà migré vers un autre endroit ou, malheureusement, dans l’atmosphère.

En conclusion de leur étude, les chercheurs affirment que «les systèmes de fluides souterrains du Svalbard sont dans un état de déséquilibre et qu’une migration généralisée d’hydrocarbures est probablement en cours à l’heure actuelle». Pour Thomas Birchall, un des membres de l’équipe, les fuites de méthane sous le pergélisol sont, pour le moment, faibles. Mais à mesure que les glaciers continuent de reculer et que le permafrost fond, la situation pourrait changer et ce, très rapidement.

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